Turin (juillet 2018)

Posté Par Philippe le 30.09.2018 | 0 commentaire


En ce début de vacances  d’été nous sommes partis en famille quelques jours à Turin.  Entre flâneries sous les arcades bordant certaines grandes rues, visites de palais des ducs de Savoie, églises et musées notre séjour a été bien rempli.

1er jour :

Avant d’arriver au centre de Turin, nous faisons un arrêt au Palais royal de la Venaria, le Versailles turinois. Étonnamment il y a très peu de monde. Nous commençons par la visite du palais, qui vaut surtout le détour par sa grande galerie. Puis, sous une chaleur accabablante nous visitons une partie du parc.

La Venaria Reale est l’une des plus vastes résidences royales d’Europe. L’ensemble se compose du palais, des jardins, des écuries royales et d’un bourg. Réalisé selon les plans d’Amedeo di Castellamonte de 1658 à 1679, sur la volonté de Charles Emmanuel II. Exemple du baroque universel, érigée en tant que demeure de chasse (d’où son nom de Vénérie), la Venaria fut un haut lieu de divertissement pour la cour et un symbole de l’absolutisme de la Maison de Savoie. Après presque 2 siècles d’abandon, elle fut rénovée au début des années 2000.

Ce soir nous ne dormons pas à Turin même mais un peu à l’extérieur.

2ème jour :

Après avoir déposé la voiture et pris possession de l’appartement que nous avons loué dans la vieille ville, nous sortons pour une balade découverte:

  • Mole Antonelliana : Le musée le plus fascinant d’Italie, situé dans la tour haute de 167 m

  • Piazza Castello et ses Résidences royales
  • Galeria Subalpina : Reliant la piazza Castello à la piazza Carlo Alberto. Inaugurée en 1874, cette exceptionnelle galerie tire son nom de la Banca lndustriale Subalpina qui finança sa construction. L’ensemble est en marbre surmonté par un toit de verre et de fer.
  • Piazza Carlo Alberto
  • Via Pô et ses arcades

Après un moment de repos de de fraîcheur à l’appartement nous ressortons pour continuer notre découverte:

  • Piazza Vittorio Veneto
  • Santa Maria del Monte dei Cappuccini : Pour jouir d’une vue panoramique de Turin, il n’y a rien de mieux que de monter à 283 m sur le belvédère du monastère du Monte dei Cappuccini. Ancienne forteresse médiévale, ce monastère fut transformé en résidence des moines capucins au XVIe siècle par l’architecte Ascanio Vitozzi.
  • Real Chiesa di San Lorenzo : intérieur remarquable
  • Galleria S. Federico : galerie marchande située entre la  et la Piazza San Carlo. La Galleria San Federico prend le nom du saint à qui était dédié le site préexistant.Construite en 1856 selon un projet de l’architecte Barnaba Panizza, elle rassemble trois élégantes voies de circulation, en forme de T, ornées de marbres blanc et noir. Depuis son ouverture, la galerie abrite de nombreux établissements de caractère comme le Caffè La Meridiana remplacé en 1930 par le cinéma Lux, ainsi que de nombreuses enseignes de prestige.

Cette première journée turinoise fut bien chargée. Nous avons notamment  beaucoup apprécié de flâner sous les nombreuses arcades bordant les rues principales de la ville.

3ème jour :

Ce matin, comme chaque fois que nous visitons une ville, je commence ma journée par une balade en solitaire. Je retourne voir des choses que j’ai bien aimé le premier jour et je me perds volontiers dans les petites ruelles désertes.

Nous commençons notre journée par une balade au Mercato Porta Palazzo. C’est vraiment le marché populaire de Turin. Il n’y a quasiment aucun touriste. Nous profitons d’être ici pour acheter de superbes fruits.

Nos pas nous conduisent ensuite à la Galerie Umberto I (la troisième galerie couverte de Turin qui se situe juste à côté du marché), puis au Palazzo Reale qui nous visitons.

Le ciel commence à vraiment se couvrir en cette fin de matinée. La pluie et les orages sont annoncés pour l’après-midi. Pas très grave car nous avons prévu d’aller visiter le musée égyptien, la deuxième plus grande collection du monde ! Nous y passons, fascinés, presque trois heures.

Quand nous sortons du musée, c’est le déluge ! C’est donc bien trempés que nous arrivons à l’appartement !

4ème jour :

Ce matin, après une petite balade au bord du Pô, je rentre à l’appartement. Nous faisons nos bagages et reprenons la route pour rentrer à la maison

toutes les photos ici

Palais royal de Venaria : site

La Mole Antonelliana : (site) imposante construction, qui abrite le Musée National du Cinéma, est le symbole de la ville. Elle fut commandée en 1862 à l’architecte Alessandro Antonelli par la communauté judaïque qui voulait se doter d’un temple grandiose pour célébrer l’émancipation octroyée par le roi Charles-Albert. Le projet initial prévoyait une hauteur de 47 m, mais l’audacieux architecte fut pris d’un accès de mégalomanie et proposa une hauteur de 167 m. Devenu trop coûteux, le projet fut délaissé par la communauté judaïque pour manque d’argent et proposé à la mairie de Turin qui se chargea de le terminer en le consacrant à Victor-Emmanuel II. Après 26 années de travail, la construction fut enfin terminée en 1889, la même année que la tour Eiffel. La Mole atteint donc les 167 m et sa pointe porte une statue, dite Le Génie ailé ou plus simplement l’ange, haute de 4 m. On atteint son sommet par un ascenseur en cristal d’où l’on a un panorama impressionnant. De la terrasse du sommet, s’étend une vue unique sur la ville.

Palazzo Madama : (site) L’architecture de ce palais résume l’histoire de Turin. Construit sur l’ancienne enceinte romaine (Porta Pretoria, 28 av. J.-C.), dont on peut voir aujourd’hui les vestiges dans l’entrée sous une vitre en plexiglas, ce palais devint une forteresse au Moyen Age (visible au dos du palais en direction de la Via Po). Au XVIIe siècle, il fut la demeure de Marie-Christine de France, sœur de Louis XIII, et de Marie-Jeanne de Nemours, toutes les deux régentes du duché de Savoie, appelées ironiquement par les Turinois les Madame Reali. En 1718, Filippo Juvarra, un des plus célèbres architectes baroques italiens, y rajouta la belle façade rococo et l’escalier intérieur en pierre taillée. Après avoir servi au XIXe siècle comme siège du Sénat subalpin, puis du Sénat italien, le palais abrite aujourd’hui le Museo Civico d’Arte Antica. On y verra le portrait de l’Inconnu d’Antonello da Messina et le manuscrit des Très Belles Heures du Duc de Berry, miniaturisé au XVe siècle par Van Eyck et son école. Le musée s’articule autour d’un nouvel agencement qui suit un ordre chronologique correspondant aux grandes phases du développement historique du bâtiment. Le parcours de visite traverse 35 salles. Commencez par le niveau du fossé avec le Musée lapidaire médiéval, continuez au rez-de-chaussée avec les collections du gothique et de la Renaissance et au premier étage avec une ample sélection d’œuvres de l’âge baroque. Au dernier étage, les merveilleuses collections d’arts décoratifs (céramiques, orfèvreries, ivoireries, verres, tissus) changent régulièrement les pièces exposées. Les œuvres les plus précieuses et représentatives du musée sont exposées dans une des tours du XVe siècle, la tour des Trésors. Pour compléter l’ensemble, un jardin médiéval a été reconstitué dans le fossé du Palazzo, selon les archives qui témoignent de son existence à Palazzo Madama depuis 1402. Les visiteurs peuvent ainsi se promener dans un potager, à travers une allée d’arbres fruitiers et dans le iardinium domini, le jardin du prince, avec sa fontaine et sa loggia.

Via Pô : Large et rectiligne, cette rue qui part de la piazza Castello atteint le fleuve Pô en passant par la piazza Vittorio Veneto. Bordée de bouquinistes, elle est fréquentée par les étudiants de l’université voisine. C’est également dans cette rue que Nietzsche, lors de sa célèbre et ultime crise de folie qui le rendit muet jusqu’à sa mort, aurait embrassé un cheval qui venait d’être fouetté par un cocher brutal. Remarquez que les arcades du côté gauche, correspondant au chemin du roi, ne sont jamais interrompues, alors que, du côté droit, elles s’arrêtent aux croisements. Avant d’arriver sur les bords du Pô, faites une halte sur la piazza Vittorio Veneto, une des places les plus vastes d’Europe. Ici cafés branchés et boutiques de mode se suivent le long des arcades qui s’étendent en dénivelé vers le fleuve.

Real Chiesa di San Lorenzo : (site) Appelée également Real Chiesa di San Lorenzo, en raison de sa proximité avec le Palais royal et de sa fonction de chapelle royale, cette église s’intègre si bien dans l’ensemble de la Piazza Castello qu’elle passerait presque inaperçue. Sa façade austère donnant sur la place (ce qui indiquait à l’époque la soumission de l’Eglise à l’Etat) est cependant repérable grâce à la coupole, chef-d’œuvre baroque. Réalisée par le grand architecte Guarino Guarini, à la suite d’un vœu d’Emmanuel Philibert après la bataille de Saint-Quintin (10 août 1557), San Lorenzo présente un plan octogonal, autour duquel se greffent sept chapelles votives et le maître-autel. Les jeux de lignes concaves et convexes donnent à l’édifice un dynamisme et une élasticité particuliers. La décoration interne est une explosion de couleurs, avec ses marbres polychromes, ses jeux de volumes et d’arcs audacieux créant des effets d’optique parfois impressionnants. On croirait presque reconnaître des yeux et des bouches de dragons dans la coupole !

Palazzo Reale : (site) La première et la plus importante des rési­dences royales des Savoie. Le palais tel qu’il apparaît aujourd’hui a été construit à l’initiative de Marie-Christine de France en 1646. Les travaux réhabilitaient une première structure de 1559, voulue par Emmanuel-Philibert, au moment où il transféra la capitale du duché de Chambéry à Turin. Ce palais fut la plus importante résidence royale jusqu’en 1865, année où Victor-Emmanuel Il déplaça la capitale du royaume d’Italie à Florence, puis à Rome. Le décor intérieur illustre l’évolution du goût de la famille Savoie du XV au XIXe siècle. Dès le XVIIe siècle en effet, la coutume voulait que la palais soit rafraîchi à l’occasion de chaque mariage royal. Fresques en trompe-l’œil, dorures (œuvre magistrale d’artisans piémontais), une collection d’horloges, la salle du trône et un précieux « cabinet chinois » signé de Juvarra sont les pièces maîtresses du palais. Un paisible jardin réalisé sur dessins d’André Le Nôtre (l’architecte des jardins de Versailles) abrite une curieuse fontaine baroque décorée d’étranges personnages qui, paraît-il, indiquent la présence à Turin d’importantes reliques. Incontournable, le Caffé Reale est un salon de thé délicieusement baroque où siroter un bicerin comme si l’on se trouvait à la cour.

Musée égyptien : (site) On ne peut se rendre à Turin sans passer quelques heures dans ce célèbre musée, le deuxième par l’importance de ses collections après celui du Caire. Installé dans un palais du XVII” siècle, qui fut un collège jésuite avant de devenir l’Académie des Sciences, le musée, créé en 1724 par les Savoie, fut enrichi par le roi Charles-Félix de Savoie qui acheta en 1824 les collections du consul général de France en Egypte, Bernardino Drovetti. Aujourd’hui le Musée égyptien de Turin vient de s’offrir un relooking complet après cinq ans de travaux titanesques qui ont permis de doubler la surface d’exposition : plus de 3 500 pièces sont exposées au public sur 10 000 m2 de surface.

  • Hypogé. La visite commence par l’entresol, où après la billetterie et la boutique s’ouvre une première section dédiée à l’histoire du musée. Exposé à hauteur des yeux, le Papyrus de luefankh (IV• siècle av. J.-C.), l’un des livres des morts les plus longs au monde, se déroule le long de ses 18 m.
  • Le Grand Nil. D’étonnants escaliers roulants bleutés, qui s’écoulent comme les eaux du Nil, vous permettent de monter jusqu’au deuxième étage où continue le parcours de visite. Plus qu’un moyen de transport, il s’agit d’une véritable œuvre d’art contemporain, conçue par Dante Ferretti, le scénographe trois fois oscarisé, auteur des décors de nombre de films à succès dont Le Nom de la rose et Aviator.
  • Deuxième étage. Le voyage dans l’Egypte ancienne commence vers 4 000 ans av. J.-C. La plus ancienne momie de l’immense série conservée au musée ouvre le bal : accroupie dans une tosse ovale, recroquevillée sur elle­même, on est encore loin des sépultures somptueuses plus tardives. De grandes vitrines exposent des vestiges de l’époque prédynastique. Particulièrement parlant, le Tombeau de lti et de Neferu présente des fresques incroyablement vivantes, tableau des scènes de la vie quotidienne des Égyptiens.
  • Premier étage. Descente au premier étage, le plus spectaculaire. Après avoir traversé une curieuse papyrothèque (au total, il y en a pour plus de 2 km de papyrus !) s’ouvre la Galerie des Sarcophages. Raides comme des momies (c’est le cas de le dire), les coffres peints en couleurs vives se dressent l’un après l’autre dans leurs vitrines. Une autre salle expose les trésors retrouvés lors de fouilles du village Deir­el-Medina; parmi eux la merveilleuse chapelle du Tombeau du peintre Maia et de Tamit aux étonnantes peintures murales. C’est également à Deir-el-Medina que I’ Ostrakon à la danseuse a été retrouvé. Epoustouflant par son réalisme et par sa vivacité, il s’agirait probablement d’une esquisse d’artiste, bien loin des peintures officielles à l’iconographie strictement réglementée. La visite se poursuit par la collection de momies dont celles de nombreux animaux, chats, chiens et crocodiles compris. Curieuse, la petite momie de l’entant nommé Petamenofi a permis de reconstruire sa famille entière, aujourd’hui «éparpillée» dans les musées d’Europe.
  • Tombe de Ka. La pièce la plus prestigieuse du musée est le tombeau de Ka, architecte de cour du pharaon Amenhotep 111, et de sa femme Merit, datant de 1400 av. J.-C. Parfaitement intacte, elle rejoint Turin au début du XX• siècle avec son trousseau funéraire au complet : toute une série de sarcophages, de lits funéraires, le livre des morts, des jeux de société, un coffret de toilette et la perruque de Merit, des tuniques en lin et même des aliments fossilisés.
  • Rez-de-chaussée. L’escalier monumental de l’Académie des Sciences vous ramène au rez-de-chaussée vers la Galerie des Rois, impressionnante par sa scénographie hollywoodienne (encore une œuvre de Dante Ferretti). Le visiteur déambule entouré par une « glorieuse assemblée de rois et de divinités » d’après les mots de Champollion qui connaissait bien la collection. Parmi les statues, celle en basanite noire de Ramsès Il et celle géante de Sethi Il (plus de 5 m) sont les plus imposantes. La visite se termine par le Temple rupestre d’Ellesija (1430 av. J.-C.) sauvé des eaux par les conservateurs du musée dans les années 1960. Le site en effet aurait dû être englouti par le lac artificiel de Nasser suite à la construction de la digue d’Assuan. En guise de remerciement pour avoir contribué à sauvegarder toute la région d’Abu Simbel, les autorités égyptiennes offrirent le plus ancien temple de Nubie aux Turinois.

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