Danemark (juillet 2017)

Posté Par Philippe le 15.07.2017 | 0 commentaire


Programme:

10 – 13 juillet : Copenhague

13 juillet : Copenhague – Helsingør

14 juillet : Helsingør – Roskilde

15 juillet : Roskilde – Stege

16 juillet : Stege – Ribe

17 juillet : Ribe – Billund

18 juillet : Billund – Silkeborg

19 juillet : Silkeborg – Aalborg

20 juillet : Aalborg – Jerup

21 juillet : Jerup – Malling

22 juillet : Malling – Copenhague

23 – 25 juillet : Copenhague

10 – 13 juillet : Copenhague

10 juillet :

Après un vol tranquille nous atterrissons à Copenhague. Nous récupérons nos bagages, allons chercher nos “Copenhague Card” que nous avions achetées à l’avance et prenons le métro qui nous amène au centre ville. Puis le bus 1A nous dépose tout près de l’appartement que nous avons loué.

On s’installe tranquillement puis nous ressortons pour une petite balade dans la ville. Comme nous sommes tout près de Kastellet (la Citadelle) nous commençons notre découverte de la ville par ce lieu. Nous traversons le pont qui conduit à la citadelle : elle avait été construite en 1661 (par Christian IV, une fois de plus) pour protéger l’entrée du port de Copenhague. Une partie des remparts est encore intacte. Nous ressortons par l’autre pont au nord, pour arriver jusqu’à la femme-poisson …

Nos pas nous conduisent en direction d’Amalienborg (résidence d’hiver de la famille royale) puis de Nyhavn (Le « Nouveau Port »). Ce dernier endroit, avec ses maisons aux façades de toutes les couleurs et tous les mâts nus de ses bateaux à voile dans le canal, est un des plus touristiques de Copenhague.

plus de photos ici.

11 juillet :

Ce matin aux aurores je profite du soleil levant pour faire un petit tour dans les rues vides de la ville. Je refais une partie de l’itinéraire de hier (Amalienborg et Nyhavn), puis je me dirige du côté du Rosenborgslot (château de Rosenborg), ancienne demeure de la royauté danoise. Nous reviendrons le visiter dans la matinée. Sur le chemin du retour je passe par Nyboder, vieux quartier fait de rangées de maisons toutes identiques et peintes en orange : HLM d’un autre temps.

Vers 9h30 nous ressortons tous les 4 pour aller visiter le château de Rosenborg. Nous y découvrons notamment des salles souvent lourdement décorées et très sombres, mais aussi, au deuxième étage la grande galerie avec un trône gardé par trois lions d’argent. Le clou de la visite est toutefois la salle au trésor au sous-sol où sont exposées les couronnes et autres bijoux royaux.

En ressortant du château nous allons faire un petit tour dans le jardin botanique qui se trouve juste à côté. Petit moment de calme parmi les milliers d’espèces de toutes les latitudes et de dépaysement dans une serre dans laquelle une passerelle à 5 m du sol nous fait ressentir les “bienfaits” étouffants de la moiteur tropicale.

Pour le repas de midi, nous dégustons sur une place très animée, les fameux smorebrød, sorte de tartines danoises (tranche de pain de seigle beurrée sur laquelle on ajoute des charcuteries, du poisson, des condiments, du fromage ou une tartinade). Excellent !

Nous passons ensuite l’après-midi au “Tivoli”, un des plus vieux parcs d’attraction du monde.

plus de photos ici.

12 juillet :

Aujourd’hui le ciel est bien nuageux et le fond de l’air frais. Il fait même quelques gouttes …

Nous prenons le bus 1A pour nous rendre du côté de l’hôtel de ville. Nous descendons devant le château de Christiansborg puis, après un rapide coup d’œil au bâtiment de la bourse, nous traversons la cour du château (nous le visiterons quand nous reviendrons à Copenhague, à la fin de notre séjour) et marchons en direction de l’hôtel de ville. Comme le temps n’est pas très clément nous ne montons pas dans le beffroi pour admirer la ville mais entrons tout de même dans le bâtiment pour admirer la fameuse horloge astronomique (Les cadrans incluent les éclipses de lune et de soleil, la position des planètes, ainsi qu’un calendrier perpétuel, en plus de l’heure).

Nous poursuivons notre journée en visitant la Glyptothèque Ny Carlsberg, un musée d’art dans lequel nous ne visitons que la partie consacrée à la peinture du 19ème siècle.

Après le repas de midi, comme une fine pluie continue à tomber nous grimpons dans la Rundetärn, la Tour Ronde : ancien observatoire astronomique qui fait office de cloché à l’église de la Trinité mais qui vaut surtout le déplacement par la montée au sommet qui est unique : pas d’escalier, mais un plan incliné en colimaçon unique dans l’histoire de l’architecture européenne, qui permettait aux chevaux de monter jusqu’au sommet. La fin de l’après midi nous la passons du côté du Den Blå Planet, l’aquarium national du Danemark. Ce dernier est aussi célèbre pour son «Ocean Tank» qui abrite les requins marteau, les raies et les murènes, que son extérieur qui fait penser à une vague s’affalant et se reflétant sur l’eau.

plus de photos ici.

Esplanaden Apartments (site officiel, booking.com)

Copenhague, capitale aux allures de conte de fées, dévoile paisiblement ses palais et parcs royaux, ses musées, ses toits de jade, ses tours de bronze et ses ruelles rythmées par un concert de cyclistes qui participent à cette atmosphère quasi provinciale et bon enfant. La Baltique toute proche baigne la ville d’un doux parfum maritime, et la petite sirène, symbole inébranlable, veille discrètement sur une capitale qui inspira jadis le célèbre conteur Andersen. Plus que jamais point de passage vers le grand Nord depuis l’ouverture du pont vers Malmö en Suède, Copenhague a mis fin à son insularité, comptant désormais parmi l’une des destinations phares de la Scandinavie. Il fait bon se balader à pied dans cette capitale à échelle humaine que l’on peut aisément découvrir le temps d’un week-end. Le piéton n’est jamais bousculé, les cyclistes tranquilles et, si l’on assiste parfois à des heures de pointe un peu difficiles, un réseau de métro, flambant neuf, facilite la fluidité des déplacements. Modernité, traditions et sens de l’accueil font de Copenhague une destination finalement incontournable…

  • La City : La City, le centre de la ville, est enserrée entre le port et trois larges avenues au-delà desquelles on trouve Tivoli au sud-ouest, le parc Ørsteds au nord-ouest et le jardin royal du château de Rosenborg au nord. La cinémathèque danoise, autre lieu intéressant de la ville, fait face à ce dernier parc. Beaucoup de rues à l’intérieur de ce quadrilatère sont piétonnes. Copenhague est d’ailleurs fière d’avoir créé ces artères interdites aux voitures au début des années 1960 : le Strøget, un nom qui désigne cinq rues piétonnes en enfilade, de l’hôtel de ville à Kongens Nytorv, la place du Théâtre royal. Dans ce coeur actif et commerçant de la ville, on retrouve bien sûr le siège du pouvoir politique à Christiansborg, îlot entouré de canaux. La vie intellectuelle bat son plein près de la Tour Ronde, dans le Quartier Latin autour de la très vieille université aux murs gris, fondée à la fin du XVe siècle par Christian Ier, qui jouxte Regensen, un ensemble de vieux bâtiments situés sur Store Kannikestræde, dont une aile a échappé au grand incendie du XVIIIe siècle, qui abritent de toutes petites chambres d’étudiants très recherchées. Tout ce quartier est très différent du reste de la ville avec ses rues sombres, ses graffitis et tags sur les murs, ses pierres grises. Juste à côté, les couleurs éclatent et les roses trémières s’étirent entre les pavés du Pisserenden (littéralement le Pissoir), l’ancien quartier des prostituées, qui abrite aujourd’hui des boutiques branchées et de nombreux cafés et restaurants. Ailleurs, il faut se promener de place en place, en traversant de petits passages pleins de verdure et des rues bordées de façades aux couleurs bleu cobalt, rouge ocre, havane ou terre de Sienne…
  • Christianshavn et Amager : Faisant face à la vieille ville, de l’autre côté du port, deux quartiers bien différents s’élèvent. Tous deux ont pourtant quelques points communs, à commencer par leur insularité et leur vocation maritime, plutôt commerciale en ce qui concerne Christianshavn, et franchement militaire pour Holmen.
    • Christianshavn a été construit par Christian IV (d’où son nom), à partir de 1617, sur une île qui avait peu à peu émergé entre Copenhague et Amager. Le souverain a choisi Amsterdam comme modèle, et l’île est sillonnée par un canal autour duquel se concentre son âme. Mais ce sont surtout le clocher en tire-bouchon de l’église de Notre-Sauveur et la réputation quelque peu sulfureuse de la « commune alternative » de Christiania qui y attirent les visiteurs. Le quartier de Christianshavn respire le calme avec ses jolies maisons ou immeubles anciens et ses bateaux colorés amarrés au bord des canaux. Moins fréquenté et touristique que Nyhavn, il est pourtant tout aussi charmant. Les maisons de marchands du XVIIIe siècle (au 12 de Strandgade par exemple) ou encore les bâtiments d’un vieil hôpital transformé en musée royal y sont superbes. Quant aux anciens entrepôts, témoignant l’essor économique et commercial de la Marine danoise, ils sont pour la plupart rénovés et mis en valeur, et certains abritent aujourd’hui des équipements culturels, ce qui permet d’y jeter un coup d’œil.
    • Holmen. Plus au Nord, au-delà de Christiania (qui lui appartient toujours plus ou moins), la Marine Royale a libéré de nouveaux terrains : un espace d’un demi-million de mètres carrés, inconnu des Copenhaguois jusque-là. Bâtie sur une île artificielle et occupée pendant trois siècles par l’armée, la zone interdite a été ouverte à l’occasion des festivités de 1996, l’année où Copenhague était capitale culturelle de l’Europe, et abrite aujourd’hui une des fiertés de la capitale : le nouvel Opéra dessiné par Henning Larsen. Les anciens entrepôts, docks, chantiers navals et casernements sont désormais utilisés par plusieurs écoles liées à l’art ainsi que par des sièges d’agences de publicité, d’architecture et de mode. Un nouveau quartier résidentiel y est né, mais du fait de l’interdiction de construire, les logements sont aménagés dans les anciens hangars à bateaux et même dans l’immense halle qui abritait les sous-marins : c’est l’occasion de jouer les voyeurs et d’admirer les intérieurs (plus que cossus) de ces appartements largement ouverts sur les rues. Il est plus ou moins prévu de relier l’île au centre de Copenhague par une passerelle pour piétons et cyclistes. On envisage même un tunnel sous le port ! Mais pour l’heure, on ne gagne Holmen qu’à pied (ou en bus) depuis Christianshavn ou par le bateau-bus 993 qui effectue la navette entre Nyhavn et l’Opéra.
    • Amager et Islands Brygge. De l’autre côté du port et derrière Christianshavn s’étend l’île d’Amager (prononcer « Amar »). Jadis réserve maraîchère de la ville (les paysans souvent d’origine néerlandaise venaient vendre leurs produits dans la partie de Strøget qui a reçu le nom d’Amargertorv), l’île a commencé à s’urbaniser dans la zone la plus proche de la capitale dans la seconde moitié du XIXe siècle, et c’est en 1902 que ces nouveaux quartiers ont été annexés par Copenhague. Au milieu du XXe siècle, l’île a doublé de surface suite à la création d’un polder. Ce vaste territoire, dont la partie située en bordure de l’Øresund, autour du village de Dragør, a été choisie pour implanter l’aéroport de Kastrup et, plus tard, pour servir de tête de pont à la liaison fixe reliant le détroit de Copenhague à Malmö, a conservé tout son cachet. C’est aussi le lieu où pousse le Copenhague du futur, avec la ville nouvelle d’Ørestad, tandis que les quartiers ouvriers de jadis, Islands Brygge et Amagerbro, sont peu à peu réhabilités. Le quartier de Islands Brygge est désormais désenclavé grâce à la construction d’une passerelle réservée aux cyclistes et aux piétons qui le relie au nouveau quartier de Havne Holmen. Ici, l’architecture est simple avec une partie très récente et moderne au sud. Amagerbro se cache à l’écart de Christianshavn : ce quartier ouvrier, avec ses immeubles de briques aux couleurs tristes, donne accès à la « corniche d’Amager ». Cette longue plage avec vue sur des rangées d’éoliennes, la Suède et le pont qui relie les deux pays est devenue le lieu privilégié des jeunes Copenhaguois dès qu’il fait beau et pas trop froid.
    • Ørestad. C’est une ville nouvelle qui est se développe à l’ouest de l’île d’Amager : immédiatement après Amagerbro, sur 5 km de longueur et 600 m de largeur, le long de l’immense parc d’Amager (Amager Fælled) et de la ligne (verte) du métro, ce sont quatre quartiers distincts qui s’édifient, desservis par quatre stations. Le premier, Ørestad Nord, déjà en partie sorti de terre, est voué à la culture, à la communication et à l’université. Suivent Amager Fælled Kvarteret et Ørestad City, avec l’immense centre commercial Field (le plus vaste de Scandinavie), qui se veut avant tout un centre résidentiel, mais c’est aussi un lieu d’expérimentation architecturale où Daniel Liebekind (entre autres) s’est vu attribuer la réalisation de toute une zone (encore en chantier) ; Ørestad Sud, enfin, sera une zone résidentielle et pourrait accueillir quelque 70 000 habitants. Beaucoup de sièges d’entreprises se sont déjà installés dans cette zone (surtout nord).
  • Vesterbro et Frederiksberg
    • Vesterbro. Au-delà de la gare centrale de Copenhague et de Tivoli, ce quartier populaire (c’était ici que le parti social-démocrate recrutait le gros de ses troupes) à la réputation sulfureuse est en pleine réhabilitation. Ces dernières années, ce quartier qui héberge marginaux, immigrés et péripatéticiennes (sur Istedgade), entre les sex-shops et les night-clubs plutôt glauques, est devenu l’un des quartiers les plus branchés de la capitale. Réputé pour ses bâtiments massifs de briques, rénovés pour la plupart, et ses innombrables hôtels, Vesterbro est d’adresses très tendance. Istegade et Vesterbrogade regorgent de restaurants et de bars, tout comme Værnedamsvej, une petite rue pleine de magasins de produits typiques, de cafés et de restos où se baladent les Copenhaguois le week-end. Force est de constater que ce quartier vivant et jeune attire de plus en plus de monde. Aujourd’hui, Vesterbro peut se targuer d’être un quartier à la mode, notamment grâce au « Meatpacking District » (ou quartier des bouchers) avec ses bars stylés, ses jolis restaurants et ses galeries d’art. Un peu plus loin, la centrale thermique Diesel House, relookée, est devenue un lieu d’expositions. Depuis la délocalisation de l’entreprise à Fredericia, la zone des brasseries Carlsberg (une ville dans la ville) fait l’objet d’un ambitieux chantier visant à en faire le nouveau quartier à la mode, en mêlant architecture industrielle et nouveaux bâtiments.
    • Frederiksberg. En continuant, après Vesterbro, en partant de la gare centrale de Copenhague, on se dirige vers Frederiksberg en longeant Gammel Kongevej, une rue dédiée au shopping, avec de beaux bâtiments anciens, mais aussi cafés et restaurants branchés. Au bout de cette rue, on tombe sur Frederiksberg Have, un parc invitant à la détente. A ne pas manquer également, l’ancienne brasserie Carlsberg. Il faut savoir que Frederiksberg n’est pas vraiment un quartier mais une commune à part (et pas n’importe laquelle : il s’agit de la 5e ville du Danemark en nombre d’habitants et de la première en terme de densité). Le « Neuilly » danois, bastion du conservatisme, s’enorgueillit d’une pression fiscale inférieure à celle de la capitale : il est vrai qu’ici on n’a pas vraiment besoin de l’Etat providence, contrairement aux quartiers limitrophes de Vesterbro (au Sud) et Nørrebro (au Nord). Tout est né d’une résidence estivale bâtie sur une colline pour le roi Frederik II au début du XVIIIe siècle, dans ce qui était un village alors nommé Ny Amager. Le souverain fit aménager un vaste parc relié au centre de la ville par une allée privée devenue Frederiksberg Allée. Les Copenhaguois firent rapidement du parc une de leurs promenades dominicales préférées et nombre d’auberges de campagne s’établirent sur les lieux afin de nourrir ces braves gens. Frederiksberg devient à partir de 1856 un lieu de villégiature apprécié de la haute société : quantité de villas et d’hôtels particuliers y sont alors édifiés. Un certain nombre a subsisté malgré l’urbanisation progressive des lieux, que ce soit autour du parc ou à proximité du lac (Skt Jørgens Sø) qui sépare la commune du centre de Copenhague. Outre son magnifique parc, ce quartier calme, résidentiel, aéré et verdoyant abrite le zoo de la ville, ainsi qu’un petit coin de France, centré autour de Værnedamsvej.
  • Nørrebro et Østerbro
    • Nørrebro. A quelques kilomètres du centre-ville, par le pont Dronning Louise, c’est un quartier en pleine mutation, majoritairement jeune et multiethnique (les résidents étrangers et les immigrants représentent à eux seuls 40% de la population) : immeubles réhabilités, loyers en hausse, lieux de rendez-vous branchés, cafés qui rappellent curieusement l’ambiance des brasseries parisiennes, nombreux restaurants exotiques. Ses habitants sont de moins en moins ouvriers et de plus en plus artistes ou étudiants, mais ils ont encore un très fort sentiment communautaire, qui provient peut-être d’un sentiment d’appartenance à une classe sociale particulière. Ici se trouvait le « carré noir » où se succédaient les descentes de police à la poursuite des dealers. Maintenant, on vient s’y promener pour chiner chez ses nombreux brocanteurs, ou prendre un verre sur la place Sankt Hans, bordée de nombreux cafés. Mais Nørrebro n’a pas perdu son côté autonomiste et frondeur : c’est ici que se déroulent chaque année, le 31 décembre, de violents affrontements entre la police et des jeunes d’extrême gauche, rejoints par des immigrés de la seconde génération.
    • Østerbro. Au nord de Nørrebro, avec son vaste Fælledparken. Quartier plutôt chic, tranquille et bourgeois, où l’on trouve également le grand stade de Copenhague, qui a été équipé d’un toit amovible impressionnant pour abriter le concours Eurovision de la chanson au printemps 2001 ! C’est presque le XVIe arrondissement de Paris avec son bois de Boulogne, son parc des Princes et ses immeubles cossus, en plus vivant, même les soirs sans match… Mais Østerbro, c’est aussi, plus au Nord, la zone portuaire de Copenhague en plein réaménagement. Il y a d’abord la promenade de Langelinie, juste au nord de l’inévitable Petite Sirène : c’est ici qu’accostent les paquebots. Les vieux hangars ont été transformés en boutiques (design, ambre, céramiques…), ou abritent des cafés aux terrasses accueillantes. Copenhague soigne sa nouvelle vitrine, en plein développement : la ville est ainsi devenue l’une des premières destinations pour les croisiéristes en Europe. La ville se vante de disposer du plus long quai du monde, après Miami, pour l’accueil des paquebots de croisière (plus de 200 bateaux et 150 000 passagers par an). C’est d’ici que partaient, durant la seconde moitié du XIXe siècle, les Danois qui s’exilaient aux Etats-Unis. Certains entrepôts sont préservés, voire intégrés à des bureaux ultramodernes. C’est par ailleurs l’une des rares zones de Copenhague où l’architecture de verre et de béton, que l’on rencontre dans toutes les grandes villes modernes, parvient à s’exprimer, formant une sorte de quartier de la Défense à la danoise : au milieu de l’eau, et avec des formes adoucies.

Transports :

La Copenhague Card (site) : Bien pratique ! Carte d’accès aux transports en commun (Copenhague et nord de la Sealand), ainsi qu’à environ 75 musées, sites et attractions de Copenhague et de la région (Helsingør, Roskilde) en plus de réductions sur les balades en bateau, les locations de voitures, etc. Si vous êtes un adepte des musées, cette carte sera vite amortie, même si les horaires assez réduits ne permettent pas des journées très « chargées ». Par ailleurs, la carte est aussi intéressante si vous comptez prendre le train pour visiter quelques sites dans les environs.

La petite sirène : Ce monument a été sculpté par Edvard Eriksen en 1913, à la demande de Carl Jacobsen, le brasseur de Carlsberg, fondateur de la glyptothèque : le mécène souhaitait immortaliser les traits de sa maîtresse Ellen Price, danseuse étoile du Théâtre royal, dont il était tombé amoureux alors qu’elle participait à un ballet illustrant le fameux conte éponyme d’Andersen. Et puisqu’on est dans les indiscrétions : certains prétendent que la demoiselle fut prise de pudeur à l’idée que son corps puisse être dévoilé aux yeux de tous les Copenhaguois et, donc, que seul son visage est sculpté d’après nature : pour le buste, ce serait madame Eriksen qui aurait payé de sa personne. Toujours est-il que Jacobsen offrit la statue à la ville, qui l’installa à l’entrée du port. Le 23 août 2013 la Petite Sirène a fêté son 100e anniversaire.

Amalienborg : Palais de Christian VIII (www.kongernessamling.dk) Lorsque le feu détruisit le château de Christiansborg au coeur de Copenhague, la famille royale se retrouva à la rue. Elle loua une partie des quatre demeures de la place d’Amalienborg qui appartenaient à une famille d’aristocrates. Ces quatre bâtisses toutes simples ont été dessinées par Niels Eigtved, sur des plans de Nicolas Jardin, et leur disposition en biais sur la place forme un ensemble d’une simplicité et d’une élégance rares pour des demeures royales. Car, depuis la fin du XVIIIe siècle, la famille royale s’y est définitivement installée. Le roi demeure dans un palais, sa descendance dans un autre. Une partie de ce palais (appelé palais de Christian VIII) est ouverte aux visiteurs depuis 1994. Onze pièces ont été reconstituées d’après des photographies d’époque.

  • Place du Palais d’Amalienborg. C’est Nicolai Eigtved qui eut la haute main sur le « plan directeur » de cette place royale, dont l’aménagement eut pour principal promoteur le conseiller du roi Frederik V, Adam Gottlieb Moltke, qui souhaitait ainsi célébrer le tricentenaire de la dynastie des Oldenburg et, accessoirement, la gloire de la monarchie absolue. L’endroit avait été occupé par un précédent palais où la reine Sofie Amalie, l’épouse de Frederik III, avait vécu jusqu’à sa mort en 1685, d’où le nom que la place a conservé. L’architecte conçut le lieu selon deux axes perpendiculaires, Amalie Gade et Frederiks Gade au bout de laquelle devait s’élever l’église de Marbre. Tout autour, le souverain fit don de quatre terrains à de nobles familles, à charge pour elles d’y élever chacune un palais, eux aussi dessinés par Eitgved. Au centre devait trôner la statue du souverain. Le résultat est un des plus beaux ensembles urbains conçus au XVIIIe siècle avec ses quatre bâtiments, d’une simplicité apparente, chefs-d’oeuvre du style rococo, dont la disposition sur la place forme un ensemble d’une élégance rare. L’ensemble, avec en perspective la façade de l’église de Marbre et juste en face l’Opéra de Henning Larsen, ne manque pas de grandeur… en particulier le soir, lorsque le foyer de l’Opéra s’illumine. Au centre de la place trône la statue équestre de Frederik V exécutée par Jacques-François-Joseph Saly (1717-1776). Il fallut presque vingt ans au sculpteur pour achever son oeuvre, mais le résultat est une parfaite réussite : le souverain vêtu en empereur romain semble chevaucher vers le port avec une légèreté rarement rencontrée dans ce genre de sculptures.

Nyhavn : Le « Nouveau Port »)n’est autre qu’un canal creusé entre 1671 et 1673 pour relier le port à Kongens Nytorv et pouvoir ainsi débarquer les marchandises au plus près de la ville. Christian V, ce faisant, autorisa les marchands et autres négociants à construire leurs demeures en bordure de la voie d’eau. Et peu à peu, bien entendu, tripots et autres lieux de plaisir se multiplièrent sur les quais : il fallait bien occuper les matelots lors des escales… C’est dans les années 1980 que tout a changé : les maisons ont été restaurées, les marins sont allés voir ailleurs…

Rosenborg slot : www.rosenborgslot.dk.  S’il y a d’authentiques gardes à l’entrée du château, c’est que c’est ici que se trouvent les bijoux de la Couronne, exposés dans les caves du château : certains sont encore portés par la reine (sauf la couronne) en quelques occasions. Avant de pénétrer par la porte coffre-fort qui permet d’accéder aux vitrines, on peut également admirer les objets du Salon vert, étonnant bric-à-brac de vaisselle (chopes en ivoire, cristal de roche) et de cadeaux amassés par la famille royale jusqu’en 1696, dans la chambre (peinte en vert) d’une tour du château. La quasi-totalité de ce petit trésor (699 pièces) a été retrouvée et exposée là, témoignage de l’art occidental et oriental des XVIe et XVIIe siècles. Le château lui-même a été édifié par Christian IV entre 1610 et 1633 par ajouts successifs d’ailes et de pièces. Il n’a subi, contrairement aux autres châteaux du Roi bâtisseur, aucun incendie ni aucun bombardement. Il servit de résidence secondaire aux souverains danois pendant un siècle, abrita la cour quelques années quand Christiansborg fut détruit à la fin du XVIIIe siècle. L’intérieur a subi quelques modifications, au gré des successeurs de Christian IV. Abritant les collections royales de bijoux et de peintures, il fut ouvert au public dès 1833. La visite est d’autant plus agréable qu’elle se fait à la lueur de la lumière naturelle, quelques salles seulement étant éclairées à l’électricité (d’où des horaires d’ouverture limités en hiver, même s’il est prévu d’électrifier toutes les pièces). Hors saison, on a l’impression de pénétrer dans un château habité… La grande salle des fêtes du second étage, où le trône du couronnement a été installé, est assez impressionnante. Tout en ivoire et en dent de narval, il est entouré de trois lions en argent du XVIIe siècle. Ce trône a servi de 1871 à 1940. Les salles illustrent de façon chronologique les différents règnes de l’histoire du pays (jusqu’à Frederik VII, pour le reste, il faut se rendre à Amalienborg, au palais de Christian VIII) au moyen de tableaux et de mobilier, dont certains éléments ont été sauvés des incendies d’autres demeures royales.

Nyboder : ce vieux quartier a vu le jour sous le règne de Christian IV qui fit ériger des rangées identiques de maisons pour loger ses marins, restaurées et peintes en orange au XVIIIe s. Ces HLM d’un autre temps occupent une dizaine de rues parallèles, tracées au cordeau, encadrant une belle église en brique rouge.

Jardin botanique : www.botanik.snm.ku.dk

Tivoli : tivoli.dk. C’est à l’extérieur des remparts que le roi Christian VIII fit aménager ce parc d’attractions en 1843 sur le modèle du Wauxhall de Londres. Il s’agissait alors, selon le souverain (qui se cramponnait au concept de monarchie absolue), de distraire les gens de façon à ce qu’ils ne pensent pas à autre chose, c’est-à-dire bien entendu au désir grandissant de voir établir un régime constitutionnel. Le roi fit donc appel à un entrepreneur de spectacles, Georg Carstensen, qui confia à l’architecte H. C. Stilling l’aménagement des lieux qui comprenaient en outre une salle de concerts qui donna une impulsion définitive à la musique danoise. Quant au nom, il a été emprunté aux jardins Tivoli de Paris (appellation dérivée des jardins de Tivoli à proximité de Rome). Un univers de sucreries et de décors féeriques avec jeux de lumières, de fleurs et d’eaux. Tivoli a une authenticité qui lui vient de sa longue histoire : des générations d’enfants (et d’adultes) sont venues ici s’amuser depuis 160 ans. Tivoli a reçu environ 300 millions de visiteurs depuis son inauguration. Actuellement, on en compte 4 millions et demi par saison, dont 60 % de Danois. D’où vient la magie de ce vaste jardin ? Sans doute de son atmosphère un peu surannée de fête foraine du XIXe siècle. Cela commence à l’entrée, avec les contrôleurs de billets qui ressemblent à des portiers de palace ou des garçons de piste de cirque, arborant gants blancs, casquettes et costumes à boutons dorés. A l’intérieur, on retrouve les attractions habituelles des fêtes foraines, manèges d’autrefois mais aussi montagnes russes ultramodernes, grandes roues et autres attractions propres à mettre le coeur à l’envers (l’Himmelskibet). Il y a aussi les jeux tout simples, versions plus ou moins évoluées de la pêche au canard, et stands de tir qui rappellent nos kermesses. Et bien entendu des autos tamponneuses, trains fantômes et labyrinthes de verre comme au bon vieux temps. Quant aux machines à sous, qui jusqu’à la fin des années 1990 ne permettaient de gagner que des bons pour acheter des glaces ou des places de manège, elles délivrent désormais aux heureux gagnants des jetons (tokens) qu’ils peuvent changer contre des couronnes sonnantes et trébuchantes, dans la limite de 300 DKK, au maximum !

Rådhus – Hôtel de ville (www.kk.dk) Massif, l’hôtel de ville de Copenhague est dominé par son beffroi, haut de 106,6 m. Ce grand bâtiment a été dessiné en 1905 par Martin Nyrop dans un style on ne peut plus composite puisqu’il mêle des éléments de la Renaissance danoise (et donc, hollandaise) à des réminiscences italiennes (Nyrop se serait inspiré de la mairie de Sienne). C’est dire si tourelles, clochetons, créneaux et autres échauguettes abondent dans ce pastiche, décoré par ailleurs d’innombrables sculptures, et, à l’intérieur, de peintures murales. Si possible par temps dégagé, il faut monter au beffroi pour admirer une superbe vue sur la capitale avec, au loin, la mer et sa forêt d’éoliennes. Dans la cour intérieure, la fontaine de l’Ours est, comme celle du Dragon, un fruit de la collaboration de Skovgaard (l’ours) et Bindesbøll (la fontaine proprement dite) datant de 1900. Mais c’est l’horloge astronomique de Jens Olsen (Jens Olsens Verdensur) située dans le hall d’entrée qui attire tous les regards. Cette horloge mécanique, mise en service le 15 décembre 1955 par le roi Frédéric IX, dix ans après la mort de son créateur de génie (1872-1955), indique entre autres fonctions les éclipses du Soleil et de la Lune, comprend un calendrier perpétuel et donne naturellement l’heure, non seulement à Copenhague, mais partout dans le monde. Le mécanisme est constitué de quelque 14 000 pièces et deux salles sont consacrées à la conception de cette horloge depuis les premiers calculs effectués en 1928 jusqu’à sa construction qui dura douze ans.

  • L’horloge comportent 14000 pièces. Elle est mécanique et doit être remontée une fois par semaine. Les cadrans incluent les éclipses de lune et de soleil, la position des planètes, ainsi qu’un calendrier perpétuel, en plus de l’heure. La roue la plus rapide effectue un tour en dix secondes, et la plus lente un tour en 25753 ans. Jens Olsen est né en 1877 à Ribe au Danemark. Il était initialement un serrurier doué, il a ensuite appris la profession d’horloger. En 1897, Olsen complète sa formation d’apprenti en voyageant pendant plusieurs années. Il séjourne à Strasbourg où il peut observer l’horloge astronomique construite par Jean-Baptiste Schwilgué dans la cathédrale de Strasbourg. Après Strasbourg, Olsen s’en va en Suisse où il se consacre entièrement à l’horlogerie. Après dix-huit mois à Paris et un séjour de cinq mois à Londres, il revient au Danemark.  Vers 1927, Olsen acheva les calculs pour l’horloge astronomique qu’il envisageait. Il montre ses calculs au professeur Elis Strömgren qui les approuve. Il faut encore vingt années pour obtenir les fonds nécessaires pour construire l’horloge.  Olsen meurt en 1945, la réalisation de son horloge est lancée dix ans plus tard. Elle continue de fonctionner et est considérée comme l’un des mécanismes les plus précis du monde.

Glypthotèque Ny Carlsberg (www.glyptoteket.dk) : Ce musée a été construit entre 1897 et 1906 par Vilhelm Dahlerup, l’architecte en vogue du moment, pour abriter la collection de sculptures (d’où son nom de « glyptothèque ») par Carl Jacobsen (1842-1914), propriétaire des brasseries Carlsberg. Plus tard, une première extension fut ajoutée au-delà du Jardin d’hiver, suivie d’une seconde, très discrète et invisible de l’extérieur, signée par Henning Larsen. Rundetärn (www.rundetaarn.dk) : Christian IV a fait construire la tour ronde en 1642 pour y dresser un observatoire astronomique (qui fait office de clocher pour l’église de la Trinité). Avec ses 36 m de haut, la vue sur la ville historique est là aussi intéressante, mais c’est surtout la montée qui est unique : pas d’escalier, mais un plan incliné en colimaçon unique dans l’histoire de l’architecture européenne, qui permettait aux chevaux de monter jusqu’au sommet. En 1716, le tsar Pierre le Grand aurait emprunté cette voie singulière avec un carrosse tiré par six chevaux ! La Tour ronde a conservé sa vocation initiale d’observatoire, le plus ancien d’Europe encore en activité, et dispose d’un vieux télescope, qui est ouvert au public durant les mois d’hiver. Elle abrite aussi une vielle bibliothèque récemment restaurée et quelques salles où des expositions et des concerts sont régulièrement organisés.

Den Blå Planet – Blue Planet Aquarium (www.denblaaplanet.dk) : Ce nouvel aquarium est le plus vaste d’Europe du Nord ! A l’intérieur, le visiteur a l’impression d’être sous l’eau, parmi des milliers d’espèces qui nagent autour de lui. A chacun de choisir où il veut se rendre en premier, quels poissons ou espèces il veut observer. Le plus grand espace, « Ocean Tank », abrite les requins marteau, les raies et les murènes. Tandis que dans l’espace « Amazonas », on peut apercevoir papillons et oiseaux. Plus loin, sous une cascade, vivent piranhas et anacondas. Mais ce qui surprend le plus, c’est sûrement l’extérieur de ce gigantesque aquarium, véritable oeuvre architecturale de l’agence 3XN qui fait penser à une vague s’affalant et se reflétant sur l’eau. Il a ouvert ses portes en mars 2013 dans la proche banlieue de Copenhague.

Retour en haut

13 juillet : Copenhague – Helsingør

Aujourd’hui nous quittons Copenhague pour une découverte du pays en voiture. Nos premiers tours de roues nous conduisent vers le Nord du Sealand. Au programme du jour : un musée d’art et un château.

Ce qui me frappe dans ces premiers kilomètres au Danemark c’est la vitesse à laquelle les gens roule. Généralement en dessous des limitations (et parfois même bien en-dessous …)

Notre premier arrêt est pour le musée d’art Louisiana. Outre quelques toiles d’artistes très connus, le musée fait une part belle aux artistes Danois, notamment Asger Jorn. La particularité de ce musée est d’offrir une partie intérieure et une extérieure. Dans le parc on trouve de nombreuses statues. Nous profitons des quelques rayons de soleil pour nous y promener un peu : superbe vue sur l’Øresund (le détroit entra la Suède et le Danemark).

Puis cap au Nord pour Helsingør (qu’Hamlet appelle Elseneur dans la version française de la pièce de Shakespeare, qui se déroule dans le château de Kronborg). Le vent du large souffle fort aux abords du château mais au moins le soleil brille. Nous faisons ici la visite classique : appartements royaux (avec l’immense salle de bal, 62 sur 12 m), la chapelle et la casemate. Nous montons également dans une tour ce qui nous permet d’admirer le château d’en haut et d’apercevoir de l’autre côté du détroit le port suédois d’Helsingborg. Partout dans le château des acteurs jouent, en costumes d’époque, des scène d’Hamlet.

Après avoir pris nos quartiers à l’hôtel nous profitons de la fin de l’après midi pour déambuler dans le centre ville qui possède beaucoup de vieilles maisons colorées du XVII et XVIIIe s.. Très reposant.

Plus de photos ici.

Hôtel Skandia (site officiel)

Musée Louisiana (site) : Le musée d’art moderne Louisiana se trouve dans l’agglomération d’Humlebæk au Danemark. Il se trouve à une demi-heure de Copenhague en voiture. La maison du XIXe siècle ornée de balcons ajourés qui accueille le musée s’appelait au départ Louisiana et c’est de là que le musée tire son nom. Elle abrite l’administration. Le musée fondé par Knud W. Jensen a été inauguré en 1959. Il est constitué de galeries modulables, construites les unes après les autres. Il est situé dans un grand parc dans lequel sont disséminées des sculptures. Ce musée présente des collections d’art moderne et d’art contemporain, des œuvres de Arp, Calder, Ernst, Dubuffet, Henry Moore, Robert Jacobsen, Giacometti, Germaine Richier avec notamment L’Orage3 et Kusama4 et des expositions temporaires. On trouve aussi une riche collection des peintres du mouvement Cobra comme Asger Jorn, Per Kirkeby, Egill Jacobsen, Henry Heerup. Le nom du musée provient du premier propriétaire de la propriété, Alexander Brun, qui a nommé la villa d’après le prénom de ses trois épouses, toutes nommées Louise. Le musée a été créé en 1958 par Knud W. Jensen, le propriétaire de l’époque . Il a contacté les architectes Vilhelm Wohlert et Jørgen Bo qui ont passé quelques mois à se promener autour de la propriété avant de décider comment une nouvelle construction pourrait s’intégrer au mieux dans le paysage. Cette étude a abouti à la première version du musée composé de trois bâtiments reliés par des couloirs de verre. Depuis lors, il a été prolongé à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’il atteigne sa forme circulaire actuelle en 1991. Le musée dispose d’un large éventail de peintures, de sculptures et de vidéos datant de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à nos jours, y compris des œuvres d’artistes tels que Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Anselm Kiefer, Alberto Giacometti, Pablo Picasso, Yves Klein, Robert Rauschenberg et Asger Jorn. Placé au-dessus de la mer, le jardin de sculptures entre deux ailes du musée présente des œuvres d’artistes tels que Henry Moore, Alexander Calder, et Jean Arp.

Château de Kronborg (site) : Le château de Kronborg est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. C’est à la fois une formidable forteresse militaire gardant l’entrée stratégique du détroit et un très élégant château Renaissance. Bâti en 1574-85 par Frederik II, il a été victime d’un incendie en 1629, d’un bombardement suédois en 1658 mais a été chaque fois rebâti et restauré. C’est là que Shakespeare situe l’action de Hamlet. On peut visiter les appartements royaux (avec notamment la salle de bal, longue de 62 m et large de 12 m), la chapelle et les casemates.

Retour en haut

14 juillet : Helsingør – Roskilde

Après un début de journée très ensoleillé, le ciel se charge de gros nuages. Nous avons même droit à une averse sur le chemin du château de Frederiksborg à Hillerød, première visite de la journée. Ce château est certainement un des plus beaux du Danemark. C’est en tout cas le plus grand de Scandinavie. Nous entrons dans le château par l’entrée sud (qui visiblement n’est pas l’entrée principale … il n’y a personne …). Après avoir passé une première douve, puis une première muraille on découvre enfin le château. C’est vrai qu’il est grand. D’ailleurs la visite comprend 90 salles. On peut y passer la journée … On passe rapidement dans certaines. On s’attarde notamment dans la salle des Chevaliers, la chapelle et le Grand Salon. L’arrangement des salles est vraiment bien fait. On parcours ainsi une grande partie de l’histoire du Danemark.

Pour le repas de midi, nous allons pique-niquer dans le grand parc.

Puis nous reprenons la route en direction de Roskilde pour visiter la cathédrale (classée à l’Unesco) dans laquelle étaient couronnés et inhumés les monarques danois et le musée des bateaux vikings.

Nous commençons par ce dernier car il est tout près de notre hôtel. Nous débutons par la partie en plein air où l’on peut voir quelques bateaux anciens restaurés. Certains sont utilisés pour des tours didactiques en mer, d’autres sont simplement là pour être exposés. Dans la partie couverte on peut voir des bateaux vikings en partie reconstitués avec des fragments découverts dans le fjord. Ce musée est certainement intéressant pour les connaisseurs mais nous ne l’avons pas trouvé extraordinaire.

Vers 17 h nous allons à pied à la cathédrale. Elle vaut surtout le détour parce que c’est ici que sont enterrés la plupart des monarques danois. Les tombeaux vont de la simple dalle gravée sur le sol à des chapelles décorées avec un faste incroyable. La dernière chapelle n’est pas tout à fait terminée. Et pour cause : elle abritera les tombeaux de la reine et du roi actuel du Danemark. Ils ont quand même déjà décidé du design du futur sarcophage. Elle est pas encore morte mais tout est déjà prêt… C’est quand même un peu glauque non ?

plus de photos ici.

DanHostel (site officiel)

Frederiksborslot (site) : Situé sur trois îlots posés sur un lac, le château fut bâti en brique rouge décorée d’ornements de grès entre 1599 et 1622 par Christian IV à partir d’un ancien manoir aménagé par son père, Frédéric II. Le ” roi bâtisseur ” fit tant et si bien que son palais, de style Renaissance hollandaise, est devenu le symbole de la monarchie absolue danoise (les rois se faisaient couronner dans la chapelle palatine). Les souverains ayant abandonné le château au profit de celui de Fredensborg, plus pratique (à 9 km de là), les lieux furent reconvertis en musée avant d’être dévastés en 1859 par un incendie : heureusement Carl Jacobsen veillait, et le brasseur-mécène finança l’essentiel de la restauration du palais. En venant de la ville, on découvre d’abord la partie du château la plus ancienne, celle de Frédéric II, de style encore médiéval. Un pont sinueux (parce que le manoir n’était pas dans l’alignement du nouveau palais) conduit à une tour crénelée ouvrant sur une cour, ornée d’une fontaine de Neptune exécutée par Adrian de Vries en 1623. Au-delà, un superbe portail sculpté donne accès à la cour intérieure, bordée par les trois ailes du château. Celle de gauche est surmontée par le clocher de la chapelle. A droite, c’est l’aile de la Princesse ; et au fond, avec sa double galerie de marbre, s’élève l’aile du Roi, par laquelle on accède à l’intérieur du palais. On passerait facilement une journée entière dans le château, aussi pour ne pas être trop fastidieux, nous nous contenterons de signaler les points essentiels de cette visite:

  • La Rose (salle des Chevaliers) : superbe plafond voûté délicatement décoré de stucs.
  • Chapelle palatine : typique de l’art Renaissance et absolument grandiose ; ébène, or, argent et marqueterie la décorent à foison. On remarque l’orgue (1610) de Compelius, la chaire et le retable réalisés par un artiste de Hambourg, Jacob Mores. De nombreux blasons décorent les murs : ces grands écus sont frappés des armoiries des grandes familles européennes.
  • Passage privé : il s’agit d’un pont couvert au sublime décor rococo qui conduit au-dessus du lac à la salle des Audiences, coiffée d’une coupole.
  • Grand Salon (au-dessus de la chapelle) : reconstitué après l’incendie grâce aux artistes qui venaient de le peindre ; superbe plafond de bois sculpté, impressionnante cheminée de marbre, galerie des musiciens. Il donne accès à une petite salle où est exposé un globe astronomique du XVIIe siècle.
  • Musée national d’Histoire danoise. Ouvert en 1882, c’est un département de la fondation Carlsberg : il abrite des collections royales (mobiliers, tableaux, portraits, objets) réparties sur deux étages de l’aile du Roi et de l’aile de la Princesse. Au fil des salles, on remarque la Bible de Christian III de 1550, première traduction de la Bible en danois (salle 26) ; un manuscrit du début du XVIIe siècle, intitulé Souvenirs douloureux, il a été écrit par la fille de Christian IV, Leonora Christine, qui fut enfermée pendant 22 ans dans une tour du château de Christiansborg pour avoir appuyé les Suédois (salle 31).
  • Portraits. L’étage supérieur est consacré à des portraits (peints, sculptés, gravés, caricaturés ou photographiés) de personnalités danoises : plusieurs toiles de Hyacinthe Rigaud, célèbre à la cour de Versailles. Tout en haut, sous les combles, personnalités du XXe siècle, du monde de la politique, des arts ou de la culture. La plupart sont d’illustres inconnus pour le Français lambda, même cultivé, mais la renommée de certains a franchi les frontières : ainsi (entre autres) le cinéaste Lars Von Trier. Une photo amusante, celle représentant le roi Christian X à cheval dans les rues de Copenhague, sagement arrêté à un feu rouge, et regardant passer d’un air impassible de simples citoyens circulant à vélo : c’est tout le Danemark !
  • Jardin. Derrière le château. Avec ses fontaines en terrasses au-dessus d’un petit lac, il a retrouvé son allure baroque du début du XVIIIe siècle, lorsqu’il fut dessiné par le paysagiste J. F. Krieger. Beaux coups d’oeil sur le château (et la ville).
Roskilde : (site) Comment comprendre Copenhague, et de façon plus générale le Danemark, sans faire un petit tour à Roskilde ? Car c’est ici que tout a commencé, dans cette ville fondée au fond du fjord long et étroit qui porte son nom. C’est Harald à la Dent bleue qui aurait décidé autour de 980 d’y établir sa capitale. Quarante ans plus tard, la ville était le siège d’un évêché dont les titulaires étaient les hommes les plus puissants du pays : le plus connu d’entre eux est bien sûr Absalon, passé à l’histoire entre autres pour avoir fondé Copenhague. Mais l’âge d’or de la ville ne survécut pas au transfert de la capitale décidé par Eric de Poméranie en 1417 : le nouveau siège du pouvoir était jugé alors plus central puisque la Scanie dépendait du Danemark. Autre coup dur : la Réforme de 1536 qui entraîna la destruction des couvents et des églises de la ville (à l’exception heureusement de la cathédrale, protégée par son statut de nécropole royale). Redevenue une simple bourgade, Roskilde survécut vaille que vaille, à l’écart de l’histoire, ne retrouvant une certaine prospérité qu’avec l’arrivée du chemin de fer en 1847. C’est aujourd’hui la grande banlieue de Copenhague, une petite ville animée, qui accueille volontiers les touristes grâce à sa cathédrale et les bateaux vikings retrouvés dans son fjord. Mais la grande affaire, c’est le festival de rock fondé en 1971, le plus prestigieux d’Europe du Nord, qui a programmé au fil des années des pointures telles que David Bowie, Bob Dylan, ou encore les mythiques Who.
  • „„Cathédrale : (site) Ouvert d’avril à septembre de 9h à 18h en semaine et de 13h à 18h le week-end, le reste de l’année de 10h à 16h en semaine et de 13h à 16h le week-end. Adulte : 60 DKK, réduit : 40 DKK, gratuit pour les moins de 18 ans et avec la CPH Card. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, cette basilique est la plus connue et la plus prestigieuse du Royaume et pour cause : depuis le XVe siècle, elle est devenue la nécropole royale, tous les souverains danois et leurs épouses se retrouvent ici après leur mort. Ici donc, 20 rois et 17 reines qui, par endroits, s’entassent un peu : il a fallu modifier, au cours des siècles, les plans de cette église fondée par l’évêque Absalon en 1170. Des chapelles, puis une tour supplémentaire et enfin d’étonnantes flèches très pointues en cuivre ont été ajoutées, entre le XIIIe et le XVIIe siècle.
  • „Musée des bateaux vikings : (site) Ouvert tous les jours de 10h à 16h, jusqu’à 17h de mi-mai à fin août. Adulte de 80 à 115 DKK (selon la saison), réduit de 70 à 100 DKK, gratuit jusqu’à 18 ans. Ne jamais dire « drakkar » (le mot, forgé au XIXe siècle, proviendrait d’un mot viking, dreki, désignant « un dragon »), mais bien « bateau viking ». Ceux que l’on voit en arrivant sur le port du fjord où flotte une forte odeur de copeaux et de sciure sont des reproductions, faites dans les règles de l’art. On peut d’ailleurs s’essayer aux anciens métiers maritimes (forge, corderie), goûter du hareng sorti des fûts, et visiter l’atelier archéologique où a été construit le Skuldelev : la réplique de l’un des cinq fameux bateaux retrouvés au fond du fjord, qui mesurait près de 30 m ! Il a été mis à l’eau en 2004 et, comme le fit le bateau original en 1042, a fait la traversée jusqu’à Dublin en 2005 avec une soixantaine de rameurs à bord. Les quatre autres répliques sont à quai sur le port de ce musée à ciel ouvert qui abrite dans ses maisons de bois des ateliers. Lors de son édification, on a aussi retrouvé neuf nouveaux bateaux, sept datant du Moyen Age, deux de la période viking. On peut observer les artisans du musée travailler à leur restauration. Le musée lui-même se trouve un peu plus loin, toujours au bord du fjord, dans un bâtiment de béton et de verre, écrin de lumière des vedettes des lieux : cinq grandes embarcations millénaires. C’est à la fin des années 1950 que l’on découvrit au fond du fjord ces bateaux, volontairement coulés vers l’an 1000 pour faire barrage à une invasion présumée : barrage efficace, car le fjord est ici profond d’un mètre seulement. En 1962, l’eau fut pompée tout autour des épaves qui furent récupérées, morceau par morceau : 100 000 fragments numérotés, méticuleusement réajustés. Un fabuleux puzzle ! Bien que certaines pièces soient manquantes, cette reconstitution autour d’une armature métallique est particulièrement impressionnante. L’immense salle où sont exposés les bateaux s’ouvre par de larges baies vitrées sur le fjord.

Retour en haut

15 juillet : Roskilde – Stege

Après une visite matinale de Roskilde, nous partons pour Sagnlandet Lejre (centre expérimental archéologique et historique de Lejre). Nous visitons ce ensemble de villages de l’âge de la pierre et du fer reconstitués dans la région de Roskilde. Où des figurants vivent comme à l’époque. La première partie de la visite nous fait découvrir des maisons et des habitats très primitifs. La seconde partie, un village viking dans lequel des figurants expliquent en danois les différents rites et manière de vivre de leurs ancêtres l’est nettement moins car totalement incompréhensible pour nous. Nous quittons les lieux un peu frustrés …

L’après-midi nous nous dirigeons vers l’île de Møn. Nous allons profiter de la météo très clémente pour aller voir les fameuses falaises de craie blanche de l’île. Dans un premier temps nous suivons un chemin longeant le haut des falaises. On pourrait le suivre sur 3 ou 4 kilomètres, mais la vue ne change pas vraiment. Nous revenons donc sur nos pas et, au niveau de parking, nous prenons le sentier (ou plutôt la série d’escaliers) qui descend au pied de la falaise. Malheureusement la marée est haute lorsque nous arrivons en bas. Nous n’avons donc pas la possibilité d’aller nous promener aux pieds des falaises. Dommage.

Sur le chemin qui nous ramène vers Stege et notre hébergement, nous faisons un petit détour par le joli port de pêche de Klintholm Havn.

plus de photos ici.

Købmandsgaardens Bed and Breakfast (site officiel)

Sagnlandet Lejre (centre expérimental archéologique et historique de Lejre) : (site)  Juste après le château de Ledreborg. Les candidats à des vacances préhistoriques vivent ici comme leurs lointains ancêtres, vêtus de toiles robustes (ce qui est déjà une concession !), dans des maisons de bois et de chaume. Ils s’engagent à faire leur pain, à cultiver des champs replantés de variétés de céréales d’une autre époque et à n’utiliser que des outils de l’âge du bronze. Les nombreux touristes peuvent librement se promener à travers ce village et pénétrer dans les maisons. Curieux anachronisme, accentué par les extincteurs, flambant neufs, sous ces toits de chaume, et par les gilets de sauvetage des enfants, naviguant sur les 30 cm d’eau de la mare (on ne plaisante pas avec les normes de sécurité au Danemark). Ce centre historique et pédagogique de survie, étrange et entièrement privé, créé en 1964, a dû s’ouvrir au tourisme pour survivre financièrement ! La balade sur ses 25 ha vallonnés et, par endroits, boisés, est plutôt agréable, sans être spectaculaire ; seule la vision de peaux de chevaux, tendues en offrande dans un marais, surprend quelque peu… Sur ce même terrain, dans des fermes de style XIXe siècle, un vieux couple accueille des familles de vacanciers qui viennent ici en volontaires pendant une semaine : ils n’ont rien à payer, mais doivent trimer aux champs comme à la cuisine, comme les paysans d’il y a 150 ans. Là aussi les visites sont autorisées : on est à la fois amusé et gêné d’être là en voyeur, un peu comme au zoo… La visite se termine par des ateliers d’artisanat, dont le plus étonnant est celui du forgeron, qui réalise des copies d’outils (pré) historiques. Expositions et, selon les jours, démonstrations (joutes à cheval, danses…). En 1996, une dalle de pierre de 2 tonnes, exposée au musée national de Copenhague depuis les années 1930, a été transportée et installée comme il y a 4 000 ans, avec des leviers, des traîneaux et des échafaudages de pierres.

Møns Klint : Il faut dépasser la jolie ville de Stege pour suivre la direction de Klint situé à la pointe est de l’île, à la fin on emprunte un chemin de terre sur 5 km environ. Il s’agit de falaises de craie, immaculées, hautes d’une centaine de mètres. Le site est toujours fabuleux (pour son relief, dans ce plat pays, et pour l’éclat de sa blancheur) mais il est victime de l’érosion et peut s’avérer dangereux : certains morceaux, plus ou moins importants, se détachent parfois. Plusieurs chemins ont été aménagés pour voir les falaises, la balade est plutôt sportive. Des longs escaliers en bois qui vous amènent jusqu’en bas. Les téméraires mettent les pieds dans l’eau et longent les falaises. La vue suffit déjà à vous enchanter et vous satisfaire avant de remonter à votre véhicule. Une forêt de hêtres entoure toute cette région.

Retour en haut

16 juillet : Stege – Ribe

Aujourd’hui nous avons passablement de route pour rejoindre Ribe et la météo n’est pas au top.

Nous commençons notre journée par visiter quelques belles églises sur l’île de Møn. Étranges bâtisses en brique (chaulée ou pas), avec de hauts pignons crénelés, elles valent surtout le détour pour les magnifiques fresques peintes par le “Maître d’Elmelunde” qui exerça son art au XVe s. La première que nous visitons, juste avant le service religieux de 9 h, est celle d’Elmelunde. C’est la plus ancienne de l’île. Les fresques à l’intérieur représentent des scènes de la Bible. Magnifique, surtout que notre visite se fait au son de l’orgue.

La suivante, que nous ne verrons que de l’extérieur est celle de Borre, jusque à côté de celle d’Elmelunde. Puis, à 20 minutes de voiture, nous faisons halte à Fanefjord. L’intérieur de cette église est un vrai livre d’image, parfois gore, parfois naïf. Les plus anciennes fresques datent de 1350 et les plus récente, attribuées au Maître des lieux, de 1450 – 1480. Elles représentent, tout comme dans celle d’Elmelunde, des scènes de la Bible, à l’usage des paysans qui ne savaient pas lire. Vraiment magnifique.

Tout près de l’église de Fanefjord nous allons rapidement voir un en ensemble de tumulus mégalithiques. Le plus grand, baptisé Grønsalen est long de 102 m et large de 13. On ne peut qu’en faire le tour. Décevant, surtout qu’on a marché 10 minutes sous la pluie pour venir le voir …

Sur la route qui nous conduit, sous la pluie, à Ribe, nous passons d’abord par la petite île de Bogø (reliée à celle de Møn par une digue), puis revenons sur celle de Sjæland. Pour passer sur celle de Fyn nous devons emprunter le pont payant du Storebaelt (6,8 km de long tout de même). En chemin nous avions prévu de faire une halte à Odense, mais la météo est tellement pourrie que nous passons notre chemin pour rejoindre Ribe.

Quand nous arrivons au camping dans lequel nous avons réservé un bungalow, le soleil commence à pointer le bout de son nez. De bon augure pour demain, puisqu’au programme nous allons visiter Ribe et faire un tour sur l’île de Mandø. Comme nous sommes arrivé plus tôt que prévu, nous allons faire un petit tour au bord de la mer pour repérer le passage vers cette île (piste submergée ! on ne peut l’emprunter qu’à marée basse). Aujourd’hui à 18 h c’est encore possible d’y aller. Nous nous renseignons sur l’horaire des marées de demain. La marée sera basse de 13 h à 18 h. Nous visiterons donc Ribe dans la matinée et iront sur l’île l’après-midi.

plus de photos ici

Storkesøen Ribe Holiday Cottages and Apartments (site officiel)

Les églises médiévales danoises et leurs peintures : En effet, le Danemark conserve la plupart de ses anciennes églises villageoises médiévales, dont l’intérieur était couvert de peintures murales, en danois Kalkmalerier. Ces peintures ont pu être réalisées dès la construction de l’église ou plus tardivement, et parfois recouvertes par de nouvelles peintures. Toutes les époques sont donc représentées, du XIIe au XVIe siècle. Dans un premier temps, la Réforme luthérienne imposée par le roi en 1536, n’a pas changé la pratique ancestrale. Mais au fil des siècles suivants, de nombreuses peintures furent recouvertes de chaux ou détruites. À partir du milieu du XIXe siècle, un intérêt nouveau pour ce patrimoine le ramena progressivement à la lumière.

  • Les bâtiments : Les églises danoises sont souvent bâties sur le même modèle : un bâtiment en briques, qui alternent parfois avec des moellons de pierre. La nef et le chœur sont généralement deux volumes simples accolés. Ils furent d’abord recouverts d’un plafond en bois, puis parfois voûtés au XVe ou au XVIe siècle. Un clocher, souvent massif et plus tardif, complète l’ensemble. Sur les murs extérieurs, la brique a permis des jeux de reliefs. De nombreuses églises sont blanchies.
  • L’atelier d’Elmelunde : L’un des ateliers de peintures murales fut actif au tournant des XVe et XVIe siècles sur les îles de Møn et de Falster, situées à l’extrême sud-est du pays. Il porte le nom d’une des églises qu’il a ornée, Elmelunde. Les églises de Fanefjord et de Keldby sur Møn, et de Tingsted sur Falster, sont également concernées. Cet atelier a travaillé à la décoration de voûtes, alors récemment posées. Son style est singulier. Sur un fond blanc, orné de nombreux motifs floraux, des scènes de la Bible ou des représentations allégoriques moralisantes sont peintes dans un style que l’on pourrait qualifier de naïf.
  • Les deux photographies suivantes permettent de comparer le traitement de la même scène, la tentation, dans deux édifices différents. L’atelier s’est adapté au contexte : beaucoup plus de surface à Fanefjord, permettant de peindre une seule scène par pan de voûte, alors que dans les deux autres églises, deux scènes ont été regroupées. La nef d’Elmelunde est plus étroite et le voûtement plus en pointe, imposant des scènes plus resserrées. Par ailleurs, on constate que si les codes iconographiques sont les mêmes, il existe des différences stylistiques entre les trois peintures.
  • Elmelunde : Il ne reste que la nef de l’église originelle, qui était peut-être la plus ancienne de l’île de Møn. Près de l’entrée nord du bâtiment, une partie de la chaux blanche a été enlevée pour laisser découvrir l’ancien appareillage de pierre, très différent de la brique utilisée ailleurs. La nef fut agrandie vers l’ouest à l’époque romane tardive. La base de la tour est datée de vers 1300, alors que sa partie haute remonte au début du XVIe siècle. C’est à la même période que le chœur fut rebâti. Le voûtement de la nef fut ajouté vers 1460.Les peintures murales attribuées à l’atelier dit d’Elmelunde furent réalisées après la reconstruction du chœur.
  • Fanefjord : Le bâtiment est isolé dans la campagne au sud de l’île de Møn, sur une colline dominant un petit fjord du même nom, face à l’île de Falster. La nef, divisée en deux par une rangée de colonnes centrales portant des voûtes gothiques, est datée de la fin du XIIIe siècle. La tour fut ajoutée au début du XVIe siècle. Le chœur original fut rebâti ultérieurement, sans doute au XVIe siècle.Les peintures murales furent restaurées en 1932-1934. Elles datent de deux périodes différentes : du XIVe siècle, pour celles qui ornent l’arc triomphal et des environs de 1500 pour celles de la nef, considérées comme les plus remarquables de l’atelier d’Elmelunde.

Storebaelt (site)

Retour en haut

17 juillet : Ribe – Billund

Belle journée en perspective. Le soleil est de retour. En quittant notre bungalow au camping nous allons directement visiter la petite ville de Ribe, une des plus belles villes du Danemark, au patrimoine historique très bien conservé (maisons classées, cathédrale, …). Nous nous promenons dans la vieille ville puis nous visitons la cathédrale.  La vue depuis le clocher est magnifique. De là on se rend bien compte que la région est plate, sans la moindre colline.

Vers 13 h nous nous dirigeons vers le bord de mer. Il est temps d’aller sur l’île de Mandø. La route (ou plutôt la piste) qui y mène est submergée à marée haute. Il faut donc attendre que la marée soit basse pour passer en voiture. Aujourd’hui c’est possible de 13h à 18h. Une fois sur l’île nous nous promenons un peu dans le village de Mandø By et allons faire un tour sur la “plage”. Joli mais très touristique. Des tracteurs tirant des remorques dans lesquelles peuvent prendre place des gens font l’aller et retour avec le “continent”. Donc les cars y déversent leurs chargements de touristes …

Vers 16h, avant le retour de la marée nous repassons la piste et prenons la route de Billund, notre prochaine étape.

plus de photos ici.

Øst Trøgelborg Farm Holiday (site des B&B européens)

Ribe : (site) Une des plus belles villes du Danemark, au patrimoine historique et naturel très bien conservé. Cette beauté et cette richesse n’en font pourtant pas une cité musée figée dans le temps. L’ouverture de nouveaux magasins, l’artisanat local et les jeunes qu’on peut croiser dans les cafés nous prouvent que cette ville a aussi un dynamisme intérieur. Ses maisons classées (une centaine) sont toujours habitées, la ville n’est pas morte en dehors de la haute saison touristique. Elle organise des congrès, des manifestations culturelles… Ribe est très agréable à visiter et il doit y faire bon vivre. C’est un bijou historique et architectural, serti dans de vastes plaines. Il est étonnant de voir à quel point la ville se presse autour de sa cathédrale : à peine quitte-t-on le centre que l’on est déjà dans les prés et les champs qui jouxtent le vieux quartier. Une rivière si bien canalisée aujourd’hui que seuls les petits navires de plaisance et les canoës peuvent y circuler. Les habitants de la région ont choisi de neutraliser le courant tant les caprices de son cours ont été meurtriers à travers les siècles. En 1634, elle est sortie de son lit pour arriver jusqu’au pied de la cathédrale. L’histoire de cette ville commence à l’époque Viking où Ribe formait une escale pour les échanges de marchandises, comme la situation géographique en faisait un carrefour idéal sur la route Nord-Sud du commerce, à la fois près de la mer mais suffisamment en retrait pour être protégée. La période médiévale et moderne fut très riche pour cette ville où le commerce, la religion et le pouvoir royal se sont retrouvés afin de lui donner son heure de gloire.

  • Cathédrale (site) : Construite entre 1117 et 1225 à l’emplacement d’églises en bois successivement détruites par le feu, elle a été agrandie depuis, notamment avec un clocher qui servait de tour de garde pour prévenir les inondations. Ce qui explique le mélange des styles, roman et gothique, et des matériaux : brique du Moyen Age, pierre brune et tuffeau gris du Rhin. A l’extérieur, sur le très beau portail, on peut admirer une descente de Croix. La décoration intérieure est subtile et colorée. La pierre d’ambre se modifie sous l’effet du soleil : la couleur beige prend une teinte caramel rosée, très chaleureuse. Des fresques du Moyen Age ornent les deux premiers piliers à droite en entrant. Les arcades, peintes comme à Cordoue, alternent le rouge et le blanc en claveaux égaux. Derrière la chaire, le niveau de l’inondation de 1634 reste indiqué par un trait. Les bancs en bois laissent entrevoir des sculptures et des motifs différents à l’entrée de chaque rangée et d’étranges personnages semblent porter les colonnes au-dessus des piliers porteurs des voûtes de la nef centrale. Les fresques, les mosaïques et les vitraux que l’on découvre derrière l’autel ont été réalisés par l’artiste danois Carl-Henning Pedersen, entre 1982 et 1987. Quoique surprenant, ce mélange de styles de siècles différents n’a rien de choquant tant la cathédrale respire l’harmonie des formes et des couleurs. Ultime trace de modernité et de confort, les haut parleurs sont nichés dans les bancs ! A noter également, une sculpture en bois représentant saint Georges terrassant le dragon (1475) et la tombe du roi Christophe Ier, mort en 1259, qui se trouvait devant l’autel, et qui a été déménagée lors de sa restauration, à gauche du choeur principal : il s’agit de la plus ancienne pierre tombale danoise, faite de marbre noir de Belgique. Le sarcophage est en pierre du Rhin. Il faut monter au sommet de la tour pour mieux apprécier le vieux village au milieu des pâturages. Mais accrochez-vous quand le vent souffle.

Retour en haut

18 juillet : Billund – Silkeborg

Petit matin un peu gris et venteux. Dommage car aujourd’hui nous allons au parc d’attractions “Legoland” à Billund.

Ce parc vaut surtour le détour pour les reproductions de monuments, cathédrales, quartiers d’une ville, animaux en « briques » de Lego et Duplo (il a fallu plus de 60 millions de briques Lego pour réaliser le parc !!). Ce sont de véritables mondes miniaturisés. Quelques attractions pimentent aussi la visite.

En fin d’après midi nous prenons la route direction Silkeborg.

Belle journée parfois mouventée dans les attractions mais agréable malgré la foule.

plus de photos ici.

Vejlsøhus Hotel and Conference Center (site officiel)

LEGOLAND® est un parc historique, fondé à Billund en 1968. Conçu pour les petits, le parc en fait fascine aussi les plus grands grâce à ses attractions amusantes, comme les reconstructions du Miniland, le monde recréé avec des millions de briques LEGO®. Les enfants pourront prendre leur premier permis de conduite à la Toyota Traffic School ou cuire le pain avec le Chef Grandes Oreilles dans le Sauvage Ouest. Mais n’oubliez pas de faire un tour sur les montagnes russes du Château du Roi ou de monter à bord du sous-marin pour une aventure parmi les requins d’Atlantis by SEA LIFE™. Vous êtes prêts pour la bataille d’eau dans la Lagune des Pirates? Rappelez-vous d’emporter un imperméable! Ici, on combat sans exclusion de coups. Il y a bien 50 attractions dans le parc pour le divertissement de toute la famille!

Pour réaliser le parc, il a fallu 60 millions de briques LEGO®, qui, si elles devaient être désassemblées et mises en file, couvriraient la distance entre Billund et Vérone: 1501 km.

Silkeborg : Vallonnée, lacustre et verdoyante, cette petite ville a retrouvé une vie active en mettant en valeur un patrimoine artistique, industriel et naturel qui étonne par sa richesse. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, il n’y avait là qu’un château, des bois, une rivière et des lacs. Sous l’impulsion de Michael Drewsen (sa statue est sur la place principale) qui a bâti une vaste entreprise de fabrique de papier basé sur l’énergie du lac, s’est développée une véritable cité (43 000 habitants) pour accueillir et loger les ouvriers. Son architecture moderne et sobre est très recherchée pour son cadre (d’où de nombreux sanatoriums) et son marché de l’art est très actif (musée à la gloire d’Asger Jørn, cofondateur de Cobra et enfant du pays, nombreuses galeries d’art contemporain, nouveau centre d’art réputé sur la scène internationale). L’art est une des composantes clefs de l’espace public. Des artistes sont venus s’installer pour y travailler. Ils présentent régulièrement leur production au public, par le biais d’ateliers « portes ouvertes ».

Retour en haut

19 juillet : Silkeborg – Aalborg

Le soleil est revenu. Mais le fond de l’air est bien frais ce matin quand je sors pour ma balade matinale en solitaire.

Après le déjeuner nous entamons notre journée par la visite du musée dédié presque uniquement à Asger Jorn un peintre local qui fut un des fondateurs du mouvement CoBrA et de l’Internationale situationniste. Beaucoup de choses sympas et de belles découvertes.

Pour nous rendre à Aalborg, notre prochaine destination, nous faisons un détour par Mariager et son fjord (le plus long du Danemark avec ses 43 km).

L’arrivée à Aalborg est plutôt peu séduisante. Avec ses usines à la périphérie la ville est peu accueillante. Mais rapidement, quand on pénètre dans le centre ville , on oublie cette impression initiale. Le centre ville est très animé et il fait bon s’y promener.

plus de photos ici.

Hôtel Gestus (site officiel)

Jorn Museum : (Gudenåvej 7-9, site) Le musée d’Art de Silkeborg, renommé Musée Jørn depuis peu, a été construit autour des collections d’Asger Jørn constituées de plus de 5 000 oeuvres de 150 artistes. La collection a été offerte il y a quelque temps par Asger Jørn à sa ville natale et elle comprend entre autres des oeuvres de valeur d’artiste du mouvement Cobra auquel Jørn appartenait. Le musée s’est ensuite enrichi d’autres acquisitions (dont des lithographies d’Odilon Redon). De nombreux artistes étrangers contemporains très importants sont exposés ici : Wemaëre, Picabia, Léger dont Jørn était l’élève à Paris, Le Corbusier, Max Ernst, Dubuffet, Sam Francis. Mais aussi quelques peintres italiens (Pinot Gallizo), chinois (Walesse Ting), cubains (Samuel Feijo), japonais (Yasse Tabmlai) ou encore allemands (Hans Puatsatek). Le musée est un très beau bâtiment situé près de la rivière Gudenå. On peut d’ailleurs descendre vers ses berges pour une agréable promenade après la visite. En façade, la grande mosaïque est signée Dubuffet. Elle avait été présentée à Paris en 1977. A l’intérieur, on passe de grandes salles à l’éclairage intimiste à de petites pièces ouvrant à leur tour sur de véritables ateliers d’artistes : hauts murs et éclairage naturel par le toit. Outre les peintres déjà cités, on retrouve des oeuvres des membres du mouvement Cobra : Alechinsky, Pedersen, Constant, Reinhoud et une toile commune, sans titre, réalisée en 1949 par les principaux instigateurs du groupe : Jørn, Appel, Constant, Corneille et Nyholm.

Asger Jorn (1914-1973) ou l’accélération permanente : dans une vie abrégée par tuberculose et cancer, il participe à deux des avant-gardes les plus actives de son temps. Cobra, né en 1948, veut renouveler l’art en le faisant revenir au plus près de ses origines. L’Internationale situationniste (IS), créée en 1957 avec Guy Debord et ses camarades de la revue Potlatch, veut révolutionner la société, sans s’attarder à faire de l’art.

Accélération encore : Cobra dure à peine quatre ans. Jusqu’en 1951, et Jorn quitte l’IS en 1961. Dans les deux cas, il invente vite autre chose. En 1953, c’est le Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste (MIBI), pour s’opposer à ceux qui défendent une conception fonctionnaliste de l’art. Le MIBI se fond dans l’IS en 1957, quatre ans après sa fondation. En 1962, c’est l’Institut scandinave de vandalisme comparé, dont le nom est en lui-même un bonheur. Il disparaît en 1966. Cela fait donc quatre mouvements en dix-huit ans. Les deux ans où il ne fonde rien, entre 1951 et 1953, Jorn les passe à soigner sa tuberculose dans un sanatorium de son Danemark natal – et qu’il n’aime guère. Dans le genre avant-gardiste, on ne voit pas qui aurait fait mieux en moins de temps.

Il faut croire que ce tourbillon inquiète toujours car rares sont les expositions consacrées à Jorn, ce qui ne rend que plus précieuse celle qui se tient en une centaine d’oeuvres à la Fondation de l’Hermitage, à Lausanne. La passion du mouvement y éclate. Il n’y a pas une salle dont toutes les oeuvres soient liées par une unité stylistique. Qu’à ses débuts, un jeune peintre oscille entre des modèles n’est pas surprenant. Dans le cas de Jorn, ce l’est d’autant moins qu’élève de Léger à Paris en 1936, il se rapproche du surréalisme dès 1938 tout en découvrant Klee : grand écart. On en voit des traces dans la première salle, mêlées à celles de l’admiration qu’il voue à Picasso, évidemment.

Cette absence de règles est la seule règle à laquelle il se tienne. Leçon picassienne : selon les moments, selon les sujets, le mode d’expression ne peut que changer pour s’accorder au plus juste à son sujet. Il serait absurde de peindre un fait divers sanglant, la tuerie de Lurs en 1953, de la même manière qu’un Couple nuptial (1953, encore) ou un rêve de volupté, Château en Espagne en 1954. Le premier veut des figures tragi-comiques et une narration. Pour le deuxième, jaillissements et éclaboussures sont mieux adaptés et pour le troisième, une composition par prolifération de cellules, de corps et de regards.

En 1953, Jorn commence aussi sa Suite suisse, ainsi nommée parce qu’il soigne alors ses poumons dans le canton de Vaud. Dans ces petites eaux-fortes, le trait change sans cesse, toujours pour être au plus près de scènes triviales, comiques, fantastiques ou fantasmatiques selon les cas. Cette Suite suisse est la révélation de l’exposition.

Travailler si librement suppose une aisance rare. Jorn l’a en main. Il peut se permettre bien des expériences, sur cuivre, papier ou toile, alterner l’économie de moyens et la surcharge, une éloquence sombre et des bouffonneries, l’exécution en peu de temps et les huiles reprises pendant des années sans leur faire perdre leur éclat. Les résultats ne sont pas tous également convaincants, mais quand ils le sont, c’est au plus haut point.

Quand, dans ses années situationnistes, il récupère des croûtes aux Puces pour les détourner en quelques coups de brosse, il glisse sous le burlesque une réflexion sacrilège sur les pouvoirs de la peinture. Mais il ne se résout pas pour autant à l’abandonner dans la décennie qui suit, la dernière de sa vie. Image confite, Ne vous gênez pas ou Kyotosmorama : expressionnisme à prendre au pied de la lettre ou pastiche et autodérision ? Impossible de trancher. Toujours le même mouvement permanent, toujours la virevolte.

Randers : Cette vieille cité (700 ans en 2002) se vante d’avoir créé la première rue piétonne du royaume. De fait, la promenade est très agréable dans le centre, parfaitement bien restauré. Autre particularité : le brasseur local (Thór) a installé un réseau de pipeline apportant directement la bière dans une vingtaine de pubs de la ville (sur Storegade et Middelgade) !

Aalborg : Cette grande agglomération s’est développée entre deux collines, autour de plusieurs rivières et au bord d’un fjord, qui, aujourd’hui, relie le Kattegat (nom de la Baltique entre la Seeland et le Jutland) à la mer de l’Ouest que nous appelons la mer du Nord. La ville compte aujourd’hui près de 130000 habitants, mais elle garde un air provincial et reste à échelle humaine. C’est une ville étudiante importante qui a une vie nocturne intense grâce aux concerts qui animent en permanence la rue et les nombreux bars. L’ambiance y est festive et détendue. Elle s’est enrichie, grâce à ses échanges commerciaux, avec l’Angleterre notamment. Mais c’est aussi une ville ouvrière, connue pour ses distilleries d’aquavit et ses cimenteries. La vue des usines donne un charme particulier à cette ville qui allie l’industriel à l’ancien. Un grand pont en brique relie les deux rives de la ville séparée par le Limfjord. Il n’y a pas que les guerres civiles et les incendies qui aient abimées la ville. L’urbanisme a parfois été, lui aussi destructeur. A la fin du XIXe siècle, on a dévié par des tuyaux les cours des cinq rivières qui traversaient la ville, avant de se jeter dans le Limfjord. Deux de ces rivières coulaient sous Vesterbro et Østerågade, deux rues qui délimitent la ville ancienne. Vesterbro elle-même a été percée dans les années 1930 au milieu de vieilles maisons, dont certaines ont pu être sauvées et remontées dans la vieille ville d’Århus. vieil Aalborg se trouve désormais à Aarhus ! Depuis quelques années, la cité a bénéficié d’un programme d’embellissement : nettoyage des façades, instauration de zones interdites aux voitures. Les bords du fjord côté centre-ville ont été rénovés et constituent une promenade agréable à la lumière du soir, surtout s’il fait beau, et que quelques beaux navires sont amarrés.

Retour en haut

20 juillet : Aalborg – Jerup

Aujourd’hui c’est journée nature. Nous commençons par aller voir un phare ensablé par les plus hautes dunes mouvantes d’Europe. Rapidement nous marchons à pieds nus pour éviter d’en avoir plein les chaussures. Le sable est d’une finesse incroyable. L’ascension de la dune est assez pénible et en plus un vent assez fort souffle. La descente se fait en courant. Sensation très agréable …

Nous continuons ensuite notre route en direction du point le septentrional du Danemark continental : Skagen et Grenen.

Nous faisons d’abord halte à Skagen pour manger. Par forcément une bonne idée car il y a foule. C’est certainement l’endroit du Danemark où il y a le plus de touristes. Mais bon c’est un peu un passage obligé … Comme il fait beau nous profitons d’une terrasse pour manger du poisson.

Après une rapide visite de la ville (sans vraiment d’intérêt d’ailleurs) nous poursuivons jusqu’à Grenen. Nous sommes là à l’extrémité nord du Danemark, là où la mer du Nord et la mer Baltique se rencontre. En fait rien de bien spectaculaire et d’impressionnant mais visiblement tout le monde y va. Des tracteurs tirant des remorques permettent d’éviter les 1,5 km de marche sur la plage. C’est donc noir de monde …  On décide d’aller à notre hébergement et de revenir ce soir quand la foule aura disparu.

A 20 h nous voici donc de retour à Grenen. Le parking est presque vide. Quel bonheur. Nous marchons sur le bord de mer jusqu’à cette fameuse bande de sable. Aujourd’hui la mer est calme donc rien d’impressionnant, mais nous voyons quand même les petites vagues venant des deux mers s’entrechoquer. C’est l’occasion d’un bon bain de pieds: un pied dans chaque mer.

plus de photos ici.

Brattenstrand Holiday Apartments (site officiel)

Rubjerg Knude : (site 1, site 2) Musée et exposition ouverts en juillet de 11h à 17h (sauf le samedi). Adulte : 40 DKK, gratuit pour les moins de 18 ans. Le phare peut se visiter sans accéder au musée. Un phare de 1900, ensablé par les plus hautes dunes mouvantes d’Europe, au milieu d’une végétation d’arbustes sauvages, de myrtilles et d’argousier, et entouré de pins et d’élymes des sables. Le musée raconte l’histoire du phare, de l’église et des étranges dunes qui les entourent.

Skagen : C’est la ville du bout du Danemark où le ciel et la mer se noient dans ce même bleu qui a inspiré les pinceaux d’un groupe d’artistes scandinaves à la fin du XIXe siècle. Les « peintres de Skagen » (prononcez « Skaine ») avaient raison : ici la lumière nordique déploie tous ses sortilèges. Karen Blixen s’y est installée dans les années 1930 afin d’y écrire La Ferme africaine, à son retour du Kenya, et pour trouver le repos, mais aussi sans doute un paysage quelque peu exotique. Sa population de 14 000 résidents enfle en été avec les touristes qui affluent dans cet endroit considéré comme magique. Cette ville paraît grande avec un port important loti de gros bateaux. On y trouve beaucoup de restaurants et de magasins. Près du centre-ville et de la gare, se trouvent le musée des Beaux Arts de Skagen, des boutiques de décoration et d’artisanat.

C’est aussi le théâtre de toute une série de phénomènes liés au sable, qui ici envahit tout. Il faut se promener dans les ruelles entre la rue principale (rendue aux piétons) et le port, même si les maisons des pêcheurs sont devenues des résidences secondaires, et si l’aspect sauvage, avec ses clôtures blanches et ses chemins de terre en ville, a été balayé par un urbanisme un peu trop coquet ces dernières années. Déambulez dans le port, entre les bateaux de plaisance et ceux des pêcheurs qui ramènent le second tonnage de poisson le plus important du Danemark. Partez à la pointe extrême du Danemark, où s’affrontent les vagues de la Baltique et celles de l’Atlantique.

Grenen : C’est un peu le bout du monde, en tout cas le bout du Danemark ! C’est là que la mer Baltique et la mer du Nord se rencontrent. C’est un endroit magnifique… C’est aussi un endroit où bon nombre de touristes se retrouvent. En raison d’un très fort courant marin, il est fortement déconseillé de se baigner à cet endroit. A 3 km au nord de Skagen. Accès par le bus, départ de la gare de Skagen ; en voiture, se garer sur le parking où se trouvent une cafétéria et un restaurant. De là, vous pouvez partir à pied par le littoral jusqu’à la pointe (30 minutes de marche aller et la même chose au retour), on peut aussi prendre le tracteur sandormen et son wagon qui fait l’aller-retour depuis le parking de la cafétéria. Mais la promenade à pied dans le sable est plutôt agréable. L’endroit est très visité car il est rare de pouvoir aller au bout littéralement d’un pays et de voir ce spectacle étonnant d’une rencontre mouvementée entre deux mers. C’est ici que la pointe du Danemark s’enfonce dans la mer (jamais vraiment au même endroit, les courants et les vents façonnent ce cap de sable au fil des ans), d’ailleurs on a l’impression que la terre est au niveau de la mer et que les deux horizons se confondent. On peut s’avancer un peu dans l’eau (froide), et le grand jeu, c’est d’avoir un pied dans la mer du Nord (qui prend ici le nom de Skaggerak) et l’autre dans la Baltique (ou plus précisément le Kattegat, du nom de la mer intérieure entre la Suède et le Danemark). Les deux mers se rentrent littéralement dedans, en un affrontement sans fin, étonnant ballet de mascarets puissants. Les baignades sont déconseillées, les courants sont trop forts. Attention également aux phoques, qui peuvent se trouver là : ils mordent ! La meilleure heure : le matin, avant l’arrivée du premier tracteur (à 9h), quand seuls les oiseaux et les phoques occupent les lieux… Après Grenen, on peut aller visiter l’étonnant bunker allemand qui surveillait cet endroit stratégique pendant la seconde guerre mondiale.

Retour en haut

21 juillet : Jerup – Malling

La pluie est au rendez-vous ce matin. Pas dramatique puisque nous allons visiter l’océanarium d’Hirtshals, mais un beau soleil comme hier aurait fait bien plaisir …

L’intérêt de cet aquarium géant est principalement dû au fait qu’il abrite un poisson-lune de presque 150cm dans un bassin de 4,3 millions de litres d’eau de mer et un vaste espace dédié aux phoques de la région. Pour mieux les observer il y a même un tunnel à phoque !

Nous reprenons ensuite la route direction le château de Voergård. A notre arrivée nous constatons qu’une grande fête médiévale s’y déroule. Il y a donc beaucoup de monde. Et une pluie fine est toujours de la partie. Nous prenons tout de même nos billets (accès à la fête médiévale obligatoire) et avançons en direction du château. Partout il y a des tentes avec des artisans, des chevaliers, … tous en habits “d’époque”. Dommage pour eux que le soleil ne soit pas au rendez-vous.

A notre grande surprise la visite du château ne se fait que sous la conduite d’un guide. En en danois … Donc on n’y comprend rien bien entendu. Il y a bien une fiche avec des explications en français, mais difficile de suivre. Nous décidons de sortir. Quand nous expliquons pourquoi nous agissons ainsi une dame nous propose de faire avec une visite rapide en anglais. Vraiment sympa de sa part.

Un peu déçu de cette visite, et toujours sous une petite pluie fine nous reprenons la voiture en direction d’Aarhus. Nous ferons un petit arrêt ici pour se dégourdir les jambes et voir la cathédrale St- Clément, qui malheureusement venait de fermer. La vieille ville est très animée et vivante. Beaucoup de gens dans les rues et aux terrasses.

Pour le nuit nous avons réservé un petit guesthouse à Malling, au bord de la mer. Absolument charmant et agréable.

plus de photos ici.

Aarhus bugtens Perle (site)

Nordsøen Oceanarium : (site) Ouvert tous les jours de fin mars à octobre de 10h à 17h, de 9h à 18h de fin juin à août ; le reste de l’année de 10h à 16h (fermé de mi à fin décembre). Adulte : 90 DKK, enfant de 3 à 11 ans : 45 DKK. Si vous voulez voir des phoques au Danemark, c’est l’occasion. Il est rare d’en apercevoir sur le Limfjord, mais ceux d’Hirtshals viennent pourtant de là. Ils sont nourris tous les jours à 11h et 15h. L’endroit ne cesse de s’agrandir : un aquarium de 4,5 millions de litres d’eau de mer et un vaste espace dédié aux phoques. Le musée se proclame le plus grand aquarium d’Europe.

Château de Voergård (site) : L’un des plus beaux édifices Renaissance du Danemark, inauguré en 1580. Il faut sonner à la porte du château. On visite cette résidence privée comme un invité du maître des lieux. Et que de surprises au détour des salles : des toiles de Raphaël, de Greco et de Goya, de la porcelaine française, des meubles Louis XVI, un pare-feu brodé par Madame de Maintenon, un service à café utilisé par Marie-Antoinette au Temple, un autre ayant appartenu à Napoléon… Une telle collection de richesses venues de France s’explique aisément : la femme du propriétaire du château, le comte Oberbech-Clausen, n’était autre que la fille du chirurgien français Jules Péan. Un beau parti, puisqu’elle était la veuve du comte Chenu-Lafitte. A la mort de sa femme, le comte Oberbech-Clausen quitta ses vignobles du Bordelais et transporta les collections de mobilier et d’oeuvres d’art à Voergård. Il créa une fondation et demanda que le château soit ouvert au public après sa mort, qui survint en 1963. Résultat, un bijou de raffinement français perdu dans la campagne du Jutland ! A propos de bijoux, ceux de la famille sont en lieu sûr et ne sont montrés aux visiteurs que sur une cassette vidéo ! On fera aussi un tour dans le parc où quelques paons picorent, il est accessible même si on n’entre pas pour la visite, mais ce serait dommage…

Aarhus (site) : La grande ville du Jutland (260 000 habitants) se donne des airs de capitale depuis la fin des années 1990. Environ 700 000 personnes habitent à moins de 30 minutes en voiture, ce qui place Aarhus en seconde position derrière Copenhague en termes de population. Une frénésie de gigantisme alliée à un besoin d’expansion et de respiration… Il faut dire que, un peu coincée entre la mer et de hautes collines, Aarhus a longtemps vécu comme ramassée sur le littoral, autour de son port qui borde le quartier historique, des brasseries Céres et de l’usine d’huile et de margarine dont les cheminées dominent encore la cité. Une douce odeur de houblon flotte toujours sur la ville. Mais, aux constructions audacieuses signées Arne Jacobsen (un beffroi tout de design fonctionnaliste des années 1940) ou Kjær et Richter (une Maison de la musique en verre, aux lignes pures, édifiée il y a 20 ans), s’ajoutent désormais un gigantesque centre commercial adossé à un hôtel de luxe, puis un tout nouveau musée d’Art moderne (Aros), surnommé le Diamant blanc, clin d’oeil au Diamant noir de la capitale, extension de la Bibliothèque royale de Copenhague. La cité elle-même s’est développée sur plusieurs niveaux, et demeure l’une des plus agréables villes du Danemark à visiter, et à parcourir à pied ou en vélo. Au nord, l’université et son quartier, qui ont subi des bombardements anglais à la fin de la seconde guerre mondiale, car la Gestapo y avait son siège. On traverse la vieille ville, des passerelles reliant les quartiers commerçants et piétons, au-dessus d’un ancien boulevard partiellement reconverti en une sorte de Nyhavn, ce fameux canal bordé de terrasses de café à Copenhague. Ici, le bitume a été dynamité à la fin des années 1990 pour mettre au jour une rivière enterrée par les urbanistes du XXe siècle. Bien exposés, les cafés ont fleuri et étalent leurs terrasses au bord de l’eau. Aarhus respire aussi par le nombre de ses parcs, et la forêt est à ses portes… Un charme certain se dégage de cette riche cité culturelle qui attire des étudiants de tout le pays.

  • Aahrus Domkirke : (site) Construite en style roman au XIIIe siècle (voir les chapelles latérales), puis élevée en cathédrale gothique au XVe siècle, elle ressemble, à l’intérieur, davantage à une église catholique presque flamboyante qu’à un austère temple luthérien. Nombreux tableaux aux cadres très ouvragés, beaucoup de dorures et des statues à foison. L’orgue est du pur style baroque et, juste au-dessus de l’autel, on découvre un triptyque signé du maître de Lübeck et datant de 1479. Les murs blancs donnent heureusement une certaine légèreté à l’ensemble. On y distingue, par endroits, quelques fresques du XVIe siècle dont les couleurs ont retrouvé tout leur éclat depuis leur restauration en 1999. La nef, qui mesure 93 m, est la plus longue du pays. C’est aussi la hauteur du clocher.

Retour en haut

22 juillet : Malling – Copenhague

Aujourd’hui c’est le retour sur Copenhague. 4 h de route.

Hier nous n’avons pas eu le temps de visiter le musée en plain-air de la “vieille ville” (Gamle By). Nous retournons donc à Aarhus pour visiter ce musée à ciel ouvert regroupant 75 maisons anciennes provenant de toutes les région du pays. Les maisons ont été démontées et remontées poutre par poutre et pierre par pierre. On se balade comme dans vraie ville d’autrefois, les siècles et les milieux sociaux. Des animateurs costumés font revivre les lieux. Nous avons vraiment beaucoup de plaisir à passer du temps ici.

En chemin sur Copenhague nous faisons un arrêt à Odense. Pour se dégourdir les jambes et visiter un petit peu la vieille ville.

Ce qui nous frappent en sortant de la voiture ce sont les rues vides. Il est 15h45 et il n’y a presque personne dans les rues … Très étrange comme sensation … Les magasins sont en train de fermer, les rares personnes visibles semblent pressées de rentrer chez elles.

Nous faisons un petit tour dans la vieille ville (cathédrale, vieux quartiers) puis reprenons la route pour Copenhague. Nous y arrivons à 19 h. Cela va nous faire du bien de rester 3 jours au même endroit et de ne pas avoir à faire nos bagages tous les matins.

plus de photos ici.

Magstræde Central Apartment III (site officiel)

Den Gamle By (site) Ouvert tous les jours de 10h à 17h, jusqu’à 18h de fin juin à début août et de mi-novembre à fin décembre, jusqu’à 16h de début février à fin mars, de janvier à début février de 11h à 15h. Adulte de 75 à 135 DKK (selon la saison), réduit de 40 à 70 DKK, gratuit pour les moins de 18 ans. C’est un grand musée à ciel ouvert, où l’on se balade dans le Danemark d’autrefois. Depuis 1914, plus de 75 maisons de tout le pays ont été déplacées de leur milieu d’origine et installées sur la bordure de ce parc d’Aarhus. Au Danemark, on a longtemps fait peu de cas des vieilles maisons, préférant dans certaines villes les démolir plutôt que de les conserver. A tel point que quelques propriétaires de vieilles demeures les ont données au musée pour assurer leur survie. Il y a quelques années, on pouvait se promener dans le site et on ne visitait les maisons (la plus vieille date de la Renaissance, la plus récente de la Première Guerre mondiale) qu’avec un guide. Devant le succès grandissant de la vieille ville, une nouvelle formule, plus ouverte, a été adoptée : on pénètre librement dans toutes les maisons, mais chaque pièce reste protégée par une vitre ou un plexiglas. Dommage. Car chaque intérieur a été reconstitué avec des éléments authentiques, correspondant au style et à l’époque de la maison. Les enfants adorent la vieille école, la vieille poste, la librairie et la boulangerie où on peut acheter « pour de vrai ». On peut aussi entrer dans des ateliers d’artisans. Le cadre est très agréable, avec ses rues pavées, ses cours intérieures, son jardin botanique. On peut y déjeuner (dans le jardin Simonsens, cafétéria et kiosque à musique l’été, ou toute l’année au restaurant Prins Ferdinand). On peut aussi apporter de quoi pique-niquer dans la cour de Madkassen.

Fionie : Une grande île (Fyn en danois), entre la Seeland de Copenhague et le Jutland, reliée désormais par des ponts d’envergure. C’est le pays qui a vu naître Andersen. Un peu sauvage au nord, plus douce au sud, l’île étale ses champs de blé en bord de mer et niche, dans ses replis, châteaux et manoirs. Le charme de cette île est lié à la végétation et aux bords de mer et de fjords avec ses petits bateaux de plaisance et ses jolies maisons. Beaucoup de Danois sont originaires de cette région ou décident d’y habiter, car il y fait bon vivre et que ses habitants y sont ouverts et accueillants

Odense : La capitale de la Fionie, Fyn, se trouve au milieu des terres et au centre du royaume, à égale distance (145 km) de Copenhague et d’Aarhus. C’est une grande cité (la troisième du pays, avec 200 000 habitants) dont le centre historique et commercial commence au sud de la voie ferrée, juste en face de la gare. On a parfois l’impression de se promener dans un vaste parc, avec un réseau de pistes cyclables et de chemins qui vous emmènent, à peu de distance, sur les berges verdoyantes de la rivière qui porte le nom de la ville. Le ciel est partout visible, les rues spacieuses, les quartiers alentour très étendus. Et toujours, au détour d’un espace vert, une église, un musée, un cloître, tout en briques rouges. Odense est considérée comme l’une des plus anciennes cités scandinaves : elle s’appelait Nonnebakken à l’époque des Vikings, puis devint Odense, le Sanctuaire du dieu Odin. Première trace écrite de l’existence de la ville : en 988, une charte adressée par l’empereur du Saint Empire germanique, Otton III, à l’évêque d’Odense. C’est une ville qui compte beaucoup d’églises car elle fut un lieu de pèlerinage pendant tout le Moyen Age : on venait y vénérer la dépouille du roi Knud le Saint, canonisé après avoir été tué à Odense par des paysans en colère. L’autre grande figure de la ville naquit dans une masure des quartiers pauvres, en 1805 : Hans-Christian Andersen. Soixante-deux ans plus tard, il devenait, en grande pompe, citoyen d’honneur de sa ville natale où on le trouve partout : musée, parc, bibliothèque… Mais Odense, c’est aussi une ville industrielle, au carrefour du pays, qui a su s’ériger en centre intellectuel et culturel du pays. Elle abrite le siège et les studios de la chaîne TV2, le plus étonnant centre d’expositions de toute la Scandinavie (une ancienne usine transformée en Beaubourg danois) et elle vibre chaque été de multiples festivals (orgue, jazz, rock, théâtre) et d’animations de rue. Cette ville universitaire sait attirer et garder les jeunes Danois comme les jeunes touristes, y compris pendant les mois d’été quand les cours ne les retiennent pas, signe qu’il s’y passe toujours quelque chose. On peut très facilement discuter et faire d’agréables rencontres avec les habitants de la ville comme avec la foule des touristes et vacanciers qui font halte ici sur la route de Copenhague. Si vous arrivez par la gare, ne vous découragez pas, ses abords sont affreux mais le reste de la ville vaut la peine d’être visitée.

Retour en haut

23 – 25 juillet : Copenhague

23 juillet :

Temps maussade aujourd’hui. Une forte pluie est même annoncée pour cet après-midi.

Comme nous avons encore la voiture deux jours, nous en profitons pour aller à Dragør, au sud de Copenhague. C’est depuis là que, du côté danois, on a la meilleure vue sur le pont de l’Øresund, le pont qui relie Copenhague à Malmø. Comme nous sommes sur place nous faisons une petite balade dans la vieille ville avec ses maisons colorées et ses ruelles pavées et fleuries.

L’après-midi (la pluie annoncée est bien au rendez-vous) nous allons à Charlottenlund (un petit peu au Nord de Copenhague) pour admirer, la belle collection de peintures françaises de la fin du 19e et du début du 20e siècle. Il y a aussi une ou deux salles dans lesquelles sont exposées des peintres danois. Très belles toiles et bien mises en valeur.

Retour tôt à l’appartement pour une fin d’après-midi tranquille.

plus de photos ici.

24 juillet :

Ce matin je sors tôt pour aller mettre de l’argent dans le parcomètre et j’en profite pour refaire un tour du côté de Nyhavn.

A 10 h nous allons en voiture dans le quartier de Christianshavn pour visiter Christiania et l’église du Saint-Sauveur (Vor Frelsers Kirke).

Christiania est depuis 1971 occupé pacifiquement par une communauté indépendante et autogérée. Fondé à l’origine par un groupe de hippies et d’activistes refusant les standards de la vie occidentale, cette ancienne base militaire de l’Otan est devenue un exemple européen de communauté alternative. Ce quartier donne l’impression d’un chantier inachevé, noyé dans la végétation. Dans la “rue principale” (où les panneaux “interdit de photographier” sont disposés partout) les stands de cannabis sont abondants. Déambuler des les ruelles de cette “ville” me laisse une impression bizarre. J’ai d’une part l’impression d’être un voyeur et de n’avoir rien à faire ici et d’un autre côté j’ai l’impression qu’on nous attend pour nous vendre des choses, qu’ils ont besoin des touristes.

Une fois sortis de Christiania nous nous dirigeons vers l’église du Saint-Sauveur. Nous faisons une rapide visite de l’intérieur qui nous permet d’admirer un magnifique buffet d’orgue du XVIIe supporté par deux éléphants, puis nous grimpons en haut de la tour par une enfilade d’escaliers intérieurs en bois et biscornus puis par le fameux escalier extérieur qui va en se rétrécissant: 400 marches en tout. La vue sur toute la ville est magnifique. Nous ne pouvons pas en profiter longtemps car la dernière partie de l’escalier est si étroite qu’une seule personne peut y rester.

Après cette visite nous retournons au centre de la ville pour rendre notre voiture.

Sur le chemin de retour à l’appartement nous assistons à une scène étonnante sur la place de l’hôtel de ville: un rassemblement de Pères Noël. Eh oui, comme chaque année depuis 1957, en juillet, la réunion annuelle des Pères Noël du monde entier se tient ici à Copenhague Cette 58ème édition regroupe plus de 120 Pères Noël, lutins et Mères Noël venus des quatre coins du globe. Ainsi, pendant trois jours, se côtoient des Français, des Anglais, des Danois, des Américains, des Brésiliens et même des Japonais. Très folklorique !

Puisque nous sommes ici nous en profitons pour aller admirer la magnifique horloge astronomique fabriquée par Jens Olsens. Ce dernier passa pas moins de 27 ans à la fabriquer. Ancien serrurier, il s’est rapidement intéressé à l’horlogerie et a pris part à la construction de l’horloge astronomique de Copenhague sans en voir l’aboutissement. Il mourut en effet en 1945, soit dix ans avant que l’horloge ne soit achevée. Cette dernière est constituée de 12 mouvements formées de 14000 pièces mobiles au total. Elle est entièrement mécanique et doit être remontée manuellement une fois par semaine. Parmi ses nombreuses fonctions, on trouve un calendrier conçu pour donner la date du jour pendant les 570000 prochaines années (on l’appelle le calendrier perpétuel). Un chiffre impressionnant quand on sait qu’il est le fruit d’un calcul remontant à 1928 sous la supervision de l’astronome Elis Strömgren. Les cadrans de l’horloge astronomique de Copenhague indiquent des informations telles  que les éclipses solaires et lunaires ou la position des corps célestes. L’aiguille qui tourne le plus vite accomplit un tour complet de cadran en 10 secondes. La plus lente, quant à elle, repasse par le même point du cadran tous les 25753 ans seulement. Incroyable et complétement fou !

Comme le soleil brille cet après-midi nous faisons une grande balade dans la ville. Nous retournons à Nyhavn que nous pouvons enfin voir sous le soleil, puis nos traversons le pont qui nous ramène dans le quartier de Christianshavn. Nous longeons les canaux puis rentrons  à l’appartement. Quel bien ça fait de marcher au soleil.

plus de photos ici.

25 juillet :

Dernier jour au Danemark. Derniers achats le matin, puis visite du château de Christiansborg. Nous décidons de ne pas faire la visite complète du château : uniquement les appartements royaux et les cuisines. Si l’on excepte les chandeliers en verre de Murano, les salles sont assez sobres. Le “clou” de la visite est sans conteste la salle dans laquelle on peut y découvrir de surprenantes tapisseries contemporaines signées Bjørn Nørgaard : elles ont été réalisées en France, par les manufactures nationales des Gobelins et de Beauvais.

Puis nous retournons à l’appartement pour chercher nos bagages et nous prenons le chemin de l’aéroport.

plus de photos ici.

Des vacances pas aussi dépaysantes que celle de l’année passée au Canada, mais une jolie découverte de la culture nordique.

Ordurpgaard : site.

Chritianshavn : Un autre visage de Copenhague, paisible et pittoresque. Ce quartier est né au début du 17e s. à l’initiative du roi Christian IV, qui décréta la zone franche pendant 12 ans, histoire de favoriser l’installation de nouveaux habitants. Particularité du quartier, ses paisibles canaux sur lesquels se balancent doucement les bateaux.

  • Vor Frelsers Kirke  (site) : Consacrée en 1696, cette église est un superbe édifice de style baroque hollandais, conçu par l’architecte Lambert Van Haven à la demande de Christian V. A l’intérieur, la curiosité ne manque pas d’être aiguisée par les deux éléphants de stuc qui supportent l’orgue (au-dessus de la porte d’entrée) : ils rappellent que le roi avait relancé un ancien ordre de chevalerie, l’ordre de l’Eléphant. On remarque également un autel de marbre et de bois de facture très italienne, et pour cause : son concepteur, un architecte suédois, s’est inspiré de Francesco Borromini. Mais si on entre dans cette église, c’est avant tout pour son clocher spiraloïde, élevé en 1752 par Lauritz de Thurah (1706-1759) et devenu un des symboles de la capitale. Avant d’en entreprendre l’ascension, il vaut mieux savoir qu’il faudra monter un total de 400 marches… dont 150 à l’air libre sur un colimaçon extérieur qui s’enroule jusqu’au sommet de la flèche ! Et pour corser le tout, celle-ci, en bois de chêne, a une fâcheuse tendance à tanguer lorsque le vent souffle. Bref, et même si un grillage sépare du vide, tous ceux qui sont sujets au vertige s’abstiendront. Les efforts des autres recevront une superbe récompense : une vue à couper le souffle sur toute la capitale danoise.
  • Christiania : Un îlot de liberté est-il possible au milieu du monde que nous connaissons ? C’est ce que cette ville libre posée sur l’île de Christianshavn à Copenhague tente de démontrer depuis 40 ans déjà. A l’origine un terrain militaire squatté par des hippies, Christiania fut longtemps un champ d’expérimentation sociale, à l’écart des lois et autres réglementations : autogestion de la population, maisons fantaisistes, liberté de moeurs, c’est ici que l’on reconstruisait le monde entre deux « fumettes ». Si le temps a passé, assagissant les gauchistes d’autrefois, et si Christiania rentre peu à peu dans l’ordre établi, ce vaste quartier au sol de terre battue conserve néanmoins à la fois son aura, celle de lieu de tous les possibles, et son caractère unique. Un lieu qui témoigne, une fois encore, la grande tolérance des Danois.

„Christiansborg slot : (site) Depuis le XIIe siècle, le château a été détruit à plusieurs reprises : en 1367, puis en 1730 pour le bon plaisir de Christian VI qui voulait une demeure plus confortable, puis en 1794 par un incendie qui força la famille royale et la cour à s’installer à Amalienborg, enfin, en 1884 par un nouvel incendie. Le site tel qu’on le voit aujourd’hui a été achevé en 1928. Les murs sont recouverts de granit à l’exception de la façade principale, faite de galets donnés par 750 communes du royaume. Du premier château royal de style baroque édifié en 1730, il ne subsiste que le pont de marbre, qui mène à l’entrée principale de Christiansborg, les écuries (avec des stèles de marbre et de superbes chevaux, jetez-y un oeil !), le carrousel et le théâtre de cour. La chapelle du château date de 1826. On peut y découvrir de surprenantes tapisseries signées Bjørn Nørgaard : elles ont été réalisées en France, par les manufactures nationales des Gobelins et de Beauvais, qui n’avaient pas reçu de commande royale depuis bien longtemps ! C’est d’ailleurs la plus importante commande de tapisserie contemporaine du XXe siècle.

Retour en haut

Envoyer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.