Þorsteins þáttr forvitna – Le dit de Þorsteinn le curieux


Þorteins þáttr forvitna doit dater de la fin du XIIIe siècle et s’inscrit dans la série de pættir qui tournent autour du roi Haraldr l’impitoyable (Haraldr harðráði). Pourtant, le ton et la matière sont cléricaux et ren­voient, cette fois, au roi Óláfr Haraldsson (Saint Óláfr). On peut tenir ce petit texte pour un bon modèle d’exemplum, ce type de récits si chers au Moyen Âge chrétien, qui proposaient un« exemple» (une parabole si l’on veut) dont on tirerait la leçon. L’exemplum dont il est question ici concerne la curiosité indue, d’où le titre.

Þorsteinn est un pauvre Islandais qui fut accueilli par le roi Haraldr harðráði. Un jour que le roi prenait son bain, Þorsteinn ouvrit sa bourse et y trouva deux poignées qui semblaient avoir la couleur de l’or, mais avec ce qui paraissait être du bois au bout. Le découvrant, Haraldr se mit en colère et l’envoya chercher deux poignées identiques. Þorsteinn se rendit auprès de la châsse de saint Ólafr avant de se mettre en route. Après un très long voyage, il rencontra un ermite qui lui indiqua où trouver ce qu’il cherchait. Þorsteinn gagna un îlot dont les arbres paraissaient d’or. Il découpa deux poignées et s’enfuit, poursuivi par le serpent gardien des lieux. Il invoqua saint Ólafr, et le serpent s’en retourna. Il put ainsi rapporter les poignées à Haraldr.

Ce þáttr est conservé dans la Flateyjarbók.

 

traduction française dans “les Sagas Miniatures” de Régis Boyer (les Belles Lettres 1999) : Le dit de Þorsteinn le curieux (pages 141 à 143) ou ici en version extraite du livre.