Trois cols en un jour par un jour de canicule ? … C’est le programme de cette balade dans la région du Nanztal, vallée barrée au sud par les hauts sommets du groupe du Fletschhorn mais ouvert sur la vallée du Rhône.
Le premier col que nous franchissons aujourd’hui est plutôt facile… En effet on “monte” au premier col, celui du Simplon, agréablement en car postal. C’est là que commence le parcours.
Après une bonne heure de montée d’abord à flanc de montagne puis dans les pâturages nous arrivons au deuxième col du jour, le Bistinepass, à 2418 m d’altitude. De là on aperçoit le troisième col de l’autre côté de la vallée. Mais nous n’y seront que dans 3 heures ! Il nous faut d’abord remonter une grande partie de la vallée, jusqu’à Fulmoos. C’est là que l’on trouve de petites terrasses constituées par le Gamsagletscher, alors qu’il avait encore un ou deux kilomètres de long. Il a certes laissé derrière lui beaucoup de pierriers, mais le temps et les forces de la nature ont transformé ce haut plateau en petit paradis, avec un torrent en méandres et de belles prairies.
Au départ du Simplon, on admire le Fletschhorn (3896 m). Au Bistinepass et pendant tout le passage dans le Nanztal on a devant (ou derrière) soi les 4000 (ou presque) du Haut-Valais avec la pointe hardie du Bietschhorn et le sommet encore plus élevé de l’Aletschhorn. Quand nous passeront le Gibidumpass on verra la pyramide du Weisshorn et aussi les 4000 du massif des Mischabel au-dessus de Saas-Fee.
Quand on est au Bistinepass on remarque au premier coup d’œil que le chemin que nous allons suivre sur le versant ouest (en face de nous) semble très bien tracé et presque horizontal. Il y a une bonne raison à cela. En effet le sentier suit sur de nombreux kilomètres le bisse de Heido (ou bisse des Païens), dans lequel l’eau était (et est encore) conduite depuis le fond du Nanztal jusqu’à Visperterminen.
Depuis Obers Fulmoos le sentier nous fait revenir en direction de la vallée du Rhône. A 2400 m d’altitude nous trouvons la prise d’eau du bisse. Nous le suivons sur presque 6 km et arrivons ainsi au troisième col de la journée : le Gibidumpass, col qui se trouve un peu au-dessus de Visperterminen.
Le bisse de Heido n’a rien de spectaculaire. Ici pas de constructions hardies à flanc de falaise, pas de ponts suspendus, mais une vue incroyable sur les 4000 de l’autre côté de la vallée du Rhône.
Le sentier fait maintenant un virage à 180 degrés en direction de la vallée de Saas. On traverse alors la réserve naturelle du Sädolwald, avec ses mélèzes et aroles, en partie âgés de plus de 600 ans et ressemblant à une forêt vierge. Après une dernière courte montée, on s’attaque au dernier tronçon de cette longue randonnée, qui s’achève en descendant à Gspon, village interdit aux voitures.
En arrivant à Gspon on passe à côté du terrain de foot le plus haut d’Europe ! Puis nous descendons prendre la télécabine qui va nous permettre de redescendre à Stalden (en passant par Staldenried) où nous prenons un bus qui nous ramène à Viège, là où nous avons laissé la voiture ce matin.
Belle et très longue journée de marche dans un décor de carte postale. La partie la plus belle est celle entre le fond du Nanztal et Gspon.
Toutes les photos ici.
carte interactive de la région
altitude de départ: 2006 m
altitude d’arrivée: 1889 m
altitude minimale: 1889 m
altitude maximale: 2483 m
dénivelé positif: +972 m
dénivelé négatif: -1086 m
temps de parcours: 7 h 20
distance totale: 24370 m
Inventaire des transports de montagne en été
Le bisse d’Heido ou bisse du Païen prend sa source tout au fond du Nanztal (2375 m) et amène son eau dans le lac de Gebidum (2190 m) au dessus de Visperterminen. Il arrose des prairies et les vignes qui produisent le célèbre vin des païens. Il s’agit également d’un bisse historique, puisqu’il date d’avant 1305. L’ancienne prise d’eau directement dans la rivière a été remplacée par une captation sous les moraines du glacier. Le bisse d’Heido ne présente pas d’ouvrages spectaculaires, mais son parcours se situe dans un cadre magnifique, au cœur des 4000. Il est en eau de juin à septembre.
Le col du Simplon relie le canton du Valais au Val Divedro et à Domodossola en Italie du Nord. Il s’agit de l’un des plus beaux passages des Alpes. On l’empruntait déjà à l’âge de pierre. Au 17e siècle, ce sont surtout les contrebandiers et les mercenaires qui le traversaient, car les gorges du Gondo étaient considérées comme infranchissables. La première route carrossable a été construite entre 1800 et 1805 sur l’ordre de Napoléon Bonaparte. En 1801, il ordonna également la construction de l’hospice. Après la chute de Napoléon, cet hospice ne fut achevé qu’en 1831 par les Chanoines du Grand-Saint-Bernard. En 1906, soit un peu plus d’un siècle plus tard, le tunnel ferroviaire de 19 km de long était inauguré.