Pendant la troisième semaine d’août nous avons fait un petit séjour dans les Cotswolds, région à l’ouest d’Oxford. Nous en avons profité pour visiter 3 villes : Oxford, Gloucestrer et Bath.
Après avoir atterri à l’aéroport de Luton et avoir pris possession de notre voiture nous nous sommes mis en route pour Blendigton, à un peu moins de 100 km à l’ouest de Luton.
Avant d’arriver à notre hébergement, et comme notre itinéraire passait à proximité de deux villages à “l’entrée est” des Cotswolds, nous en avons profité pour faire deux petits arrêts. Le premier était à Minster Lowell et le second à Burford.
Au matin de notre première nuit à Bledington le ciel est tout gris et une fine bruine tombe du ciel. Mais quand nous prenons la route pour notre découverte des Cotswolds le soleil pointe le bout de son nez. Le premier village que nous visitons est un des villages emblématiques de la région : Bourton-on-the-Water. Comme il est 9 h quand nous arrivons il n’y a pas encore trop de monde mais quand nous repartons une heure plus tard les cars commencent à déverser les visiteurs.
La pluie s’est remise à tomber. Pas très grave parce que nous avons de la route à faire pour aller à Gloucester. Nous continuerons notre visite des villages cet après-midi …
En arrivant à Gloucester le ciel s’est bien dégagé. Tant mieux parce que nous allons pouvoir bien profiter de la ville. Nous nous baladons dans le quartier des docks et dans la vieille ville et visitons la cathédrale.
Vers 14 h nous reprenons notre périple à travers les Cotswolds. Ce sera dans l’ordre Winchecombe, Broadway, Chipping Campden et finalement Stow-on-the-Wold tout près de Blendigton. Grosse journée découverte …
Le troisième jour nous le consacrons à la visite d’Oxford avec ses Colleges, ses églises et ses rues piétonnes …
Le deuxième jour nous avons explorer le nord des Cotswolds. Ce quatrième jour nous partons en direction du sud. Nous poussons même jusqu’à Bath. Mais avant d’aller là-bas et pour bien commencer notre journée nous allons faire une petite balade dans le village de Slaugther (en fait Lower Slaughter).
Après avoir déambuler dans les deux rues du villages nous nous mettons en route pour la “grande ville” que nous atteignons un peu moins de 90 minutes plus tard. Le plafond nuageux est bien bas mais quand nous arrivons il ne pleut pas. Nous laissons la voiture dans un parking du centre ville et faisons un tour des principales attractions de la ville : le Pulteney Bridge, l’abbaye, le “circus” et le Royal Crescent. Il fait bon déambuler dans cette ville pleine de charme.
Sur le retour à Bledington nous nous arrêtons à Bibury et à Northleach.
Le cinquième jour nous reprenons la direction de l’aéroport pour rentrer chez nous.
Cette région qui a prospéré au XVIIe et XVIIIe siècle grâce à l’industrie de la laine et qui abrite de superbes villages en pierre disséminés dans une campagne verdoyante et vallonnée est vraiment une magnifique découverte.
Bibury : Ce tout petit village est l’un des plus touristiques des Cotswolds. Bibury a été qualifié par William Morris (un artiste anglais du XIXe siècle) comme le plus beau village d’Angleterre. Il est surtout réputé pour l’Arlington Row, un alignement de cottages du XVIIe siècle au bord d’une rivière. Ces habitations originellement construite au XIVe siècle ont été converties trois siècles plus tard en maisons ateliers de tisserands. La laine était lavée à l’intérieur et séchée sur des racks à l’extérieur (d’où le nom du parc « rack isle »).
Bledington : Situé dans la vallée d’Evenlode et traversant une partie de l’Oxfordshire Way, ce village pittoresque dispose d’une jolie verdure et a conservé son église du XVe siècle et son mât de cocagne victorien.
Bourton-on-the-Water, surnommé “la Venise des Cotswolds”, est un village extrêmement populaire où d’élégants ponts en pierre du XVIIIe siècle enjambent la rivière Windrush qui traverse le centre de ce charmant village des Cotswolds. Situé juste à côté de Fosse Way, Bourton abrite une grande variété de boutiques, de restaurants et de galeries d’art, ce qui en fait un endroit idéal pour passer une journée ou un week-end.
Broadway est niché au pied des collines ondulantes des Cotswolds. Comme son nom l’indique, Broadway est dominé par une large rue bordée d’arbres qui regorge de boutiques indépendantes, de restaurants, d’hôtels et de quelques excellents musées. Le Lygon Arms Hotel était autrefois un manoir et est une sorte d’institution dans les Cotswolds – il a accueilli Charles Ier et Oliver Cromwell, mais pas en même temps ! Ne manquez pas le Gordon Russell Design Museum, qui célèbre le travail du célèbre créateur de meubles du XXe siècle, ni le Broadway Museum and Art Gallery, où vous pourrez découvrir l’histoire du village et son patrimoine culturel. Cependant, aucune visite de la région n’est complète sans une visite de la Broadway Tower, un point de vue emblématique qui surplombe de nombreux comtés. Broadway est également l’une des extrémités du Gloucester Warwickshire Steam Railway, un chemin de fer historique à vapeur et diesel géré par des bénévoles, qui propose des trajets aller-retour de 29 miles jusqu’à l’hippodrome de Cheltenham.
Burford n’a pratiquement pas changé depuis l’époque géorgienne, lorsqu’elle était un arrêt de diligence important entre Oxford et le West Country. Sa magnifique High Street, l’une des plus belles des Cotswolds, descend jusqu’à un pont qui enjambe la rivière Windrush. La High Street est surplombée par des bâtiments en pierre dorée des Cotswolds, dont de nombreuses maisons des XVIIe et XVIIIe siècles.
Chipping Campden : les maisons en pierre de Chipping Campden, dont la plus ancienne date du XIVe siècle, sont installées le long de la route qui traverse le village (High Street). En surélévation de la rue face à l’église se trouve l’ancienne halle du marché (Market Hall) construite en 1627. Admirez les pavés usés par des centaines d’années de commerces animés ainsi que la charpente en bois. A 500 mètres au nord du centre de Chipping Campden se trouve l’église Saint James (ouverte de 11h à 16h) bâtie au XVe siècle. C’est l’une des plus belles églises construites par les tisserands ayant fait fortune dans la laine (dans la région elles sont appelées wool churches). Ils ont d’ailleurs créé un style particulier que l’on appelle gothic wool. De style gothique elle possède quelques beaux vitraux à l’intérieur et des objets liturgiques.
Lower Slaughter se limite à quelques cottages typiques alignés le long d’une rivière, mais le cadre est superbe et surtout il y a beaucoup moins de touristes qu’à Bourton-on-the-Water. C’est l’occasion de faire des photos sans personne. La promenade de 200 mètres part de la route où se trouve l’église en direction du vieux moulin à eau avec sa grande roue.
Minster Lovell dégage un charme fou avec sa rue principale bordée de superbes chaumières. En prolongeant la marche dans la périphérie du village on arrive alors à son église mais surtout aux impressionnants vestiges de son ancien manoir, construit en bord de rivière en 1430 par le Baron de Lovell et Holand qui était à l’époque un des personnages les plus riches d’Angleterre.
Northleach : derrière la place du marché, St Peter and St Paul est un bel exemple “d’église de la laine” (églises construites par les marchands devenus riches grâce au commerce de la laine). Le majestueux porche sud à deux étages est orné de sculptures médiévales.
Stow-on-the-Wold est le village le plus haut perché du Gloucestershire et s’est probablement développé à partir d’un poste de guet sur une voie romaine, pour devenir un grand marché lainier des Cotswolds, dont la vaste place de marché témoigne de l’importance passée. L’église St Edouard dont l’étonnante porte nord, flanquée de deux ifs, semble sortie d’un conte de fées, renferme une Crucifixion de Gaspard de Crayer (1610).
Winchcombe abrite un grand nombre de monuments historiques. Pour cette raison, la ville est un point de base populaire pour tous ceux qui souhaitent explorer les Cotswolds. Au détour des ruelles, vous pourrez découvrir les charmants cottages de Vineyard Street, son église du XVe siècle ou encore le majestueux château de Sudeley.
Surnommée “la cité aux clochers de rêve”, Oxford abrite la troisième plus ancienne université du monde après Bologne et la Sorbonne : l’élite, une concentration des meilleurs étudiants des îles britanniques et du reste du monde, ainsi que des plus éminents professeurs, dans un cadre d’exception. Tout ici est fait pour le confort et le bien-être de l’étudiant : organisation des études, logement – obligatoirement au sein des colleges la première année – sport et vie sociale. Dans un esprit de corps, ponctué par des rituels. Une éducation complète d’«honnête homme»… Il ne faut pas ignorer pour autant qu’Oxford est également une ville industrielle, centrée sur l’automobile, qui a souffert de la crise ces dernières années. Les usines BMW, qui fabriquent maintenant la Mini, sont en effet implantées à Cowley, au sud-est d’Oxford, là où la construction automobile en série a démarré dans les années 1920. Oxford est une ville agréable, vivante, jeune et cosmopolite – non seulement du fait des écoles de langues et des touristes, mais aussi parce que les colleges accueillent de nombreux étudiants étrangers. Et puis Oxford, située à la confluence de la rivière Cherwell et de la Tamise (qui s’appelle ici Isis), c’est aussi la campagne : au détour de certaines ruelles, ou même dans les cours des colleges d’où l’on admire parfois la vue sur les meadows, on se croirait presque dans un village.
Un peu d’histoire :C’est en 1167 que l’importance d’Oxford s’amplifia, au moment de l’expulsion des étudiants anglais de la Sorbonne. Leur arrivée créa des tensions entre la ville et l’université – Town and Gown (la Robe ou la Toge). Les émeutes étaient fréquentes et atteignirent leur paroxysme avec le Saint Scholastica’s Day Massacre (le massacre de la saint Scholastica) en 1355, au cours duquel 63 étudiants et environ 30 villageois trouvèrent la mort. Le roi de l’époque prit parti pour les étudiants, et l’université étendit alors son contrôle sur la ville. Les premiers colleges furent construits au XIIIes: University College (1249), Balliol College (1263) et Merton College (1264). Au cours des siècles suivants, de nouveaux colleges furent créés, le plus souvent parrainés financièrement par un personnage illustre, évêque, mécène ou bienfaiteur. Oxford fut même un court moment capitale du royaume, quand Charles ler s’y installa pendant la révolution anglaise en 1642.
La vie universitaire : Oxford compte environ 22 000 étudiants. Les filles sont acceptées dans tous les colleges depuis 1974 et elles représentent maintenant presque la moitié des étudiants. À titre d’exemple, le coût minimum d’une année d’études est de 9000 £ pour un étudiant en lettres faisant partie de l’Union européenne ; les cours sont plus chers pour les étudiants en sciences, pour les non-Européens et pour les postgraduates (étudiants ayant réussi leurs examens après les trois premières années d’études). L’université se compose d’une quarantaine de colleges indépendants et de sept permanent private halls (des institutions religieuses). Elle est en charge des bibliothèques centrales, des laboratoires et de toute l’administration, dont le recrutement des professeurs, les programmes ou l’organisation des examens. Ainsi, l’université est garante du niveau et de l’équité entre les colleges. Les colleges, pour leur part, sélectionnent les étudiants (le tiers des dossiers présentés est accepté) et s’occupent de l’entretien de leurs bâtiments, de leurs bibliothèques, clubs de sport, etc., grâce à des ressources financières parfois considérables. Enfin, les colleges ne sont pas spécialisés dans un domaine particulier et enseignent presque toutes les matières. Pour accéder à Oxford, les performances sportives constituent un plus indéniable. Souvenez-vous : « Un esprit sain dans un corps sain. » Il est aussi important d’adhérer à un ou plusieurs clubs afin de montrer son implication dans la vie de la cité. De nombreux étrangers viennent étudier à Oxford. Naturellement, il est nécessaire d’avoir un bon niveau d’anglais… L’année universitaire se compose de trois terms (trimestres) de 8 semaines chacun : Michaelmas, Hilary et Trinity. Les études durent au minimum 3 ans, au bout desquels les étudiants (undergraduates) passent leurs examens. Ceux-ci se tiennent à The Examination Schools (un magnifique bâtiment sur High Street) et ont lieu à partir de fin avril. Les étudiants deviennent alors postgraduates. Ils doivent porter l’uniforme pour certains événements: lors du dîner du vendredi soir dans les colleges, pendant leurs examens, pour la cérémonie de remise du diplôme, etc. Les garçons ont coutume de porter un œillet blanc au début des examens, un œillet rose pendant ceux-ci et enfin un œillet rouge lorsqu’ils ont terminé. Alors peut avoir lieu le trashing, qui consiste à se faire asperger de champagne ! Un événement traditionnel des plus attendu par les étudiants est la May Week, la semaine des May Balls (les bals de mai) : ce sont les fêtes démobilisatrices qui ont lieu tous les ans après les examens.
A voir :
- Les colleges : Dans chaque college,on retrouve classiquement une première cour tapissée de gazon (quadrangle ou quad), puis d’autres cours en enfilade avec les bâtiments qui abritent les chambres des étudiants. Au niveau de la première cour se situe souvent l’entrée de la chapelle, ainsi que le dining hall (réfectoire) généralement très beau, avec des boiseries et de grandes tables en bois. Jusque dans les années 1970, les étudiants devaient venir à table en toge noire et se lever pour réciter le bénédicité en latin. Les murs de la salle à manger sont décorés des portraits des fondateurs du college ainsi que de ceux des anciens élèves passés à la postérité. Bien entendu, chaque college comprend une ou plusieurs bibliothèques, rarement accessibles. Les inscriptions à la craie blanche que l’on voit parfois sur les murs à l’extérieur correspondent aux noms des clubs ayant gagné à l’aviron, avec l’année en regard. En mai et juin, les chapelles sont souvent occupées par les mariages d’anciens élèves. Les portiers (porters) sont des personnages très importants dans les colleges; certains sont hauts en couleur, et ils font parfois office de guides lors des visites. La plupart des colleges sont ouverts l’après-midi, Christ Church College étant ouvert toute la journée. Attention, en mai-juin, en période d’examens, les colleges peuvent être fermés à la visite sans crier gare. Les meadows de Christ Church constituent une des grandes attractions d’Oxford (accès libre pdt la journée). Entrée principale par le memorial garden sur St Aldate’s Street. Cet immense espace vert où se trouve l’entrée du college du même nom est constitué de prairies et de terrains de sport et s’étend jusqu’à l’Isis (le nom donné à la Tamise ici) et la rivière Cherwell. C’est par là que les étudiants accèdent à leurs clubs d’aviron. Ne pas manquer cette balade à pied, on peut en faire le tour en 25 min environ. Une plaque rappelle que le 4 octobre 1784, James Sadler réalisa la première ascension en ballon à partir des meadows.
- Christ Church College : Fondé en 1524, c’est le plus grand college de l’université d’Oxford, et le seul au monde à abriter une chapelle qui soit également une cathédrale. C’était le college de la noblesse ; il a formé 13 Premiers ministres de la couronne anglaise. Le philosophe John Locke, précurseur des Lumières, y fut professeur, de même que le mathématicien Charles Dodgson (le futur Lewis Carroll). Alice Liddell, à qui il racontait ses histoires, était la fille du doyen (dean), et Alice au pays des merveilles est grandement inspirée par Oxford. Christ Church est le plus visité des colleges, et l’on est accueilli par des gentlemen à chapeau melon. Voici un rapide tour du propriétaire :
- Le great hall: les lieux vous rappelleront certainement Harry Potter, puisqu’il s’agit de la grande salle où se réunissent les élèves pour la proclamation des résultats de l’année. Mais aucune image n’y fut tournée (la salle, agrandie, fut reconstituée en studio). L’escalier qui y mène présente un magnifique plafond en éventail voûté. C’est la plus vaste salle à manger médiévale de tous les collèges d’Oxford, et songez que les étudiants et leurs professeurs continuent à y prendre leurs repas tous les jours. Pas mal la cantine !
- On accède ensuite à la grande et élégante cour (Tom Quad), la plus vaste de tous les colleges d’Oxford.
- La cathédrale: absolument superbe, toute petite, elle est surtout réputée pour ses vitraux. Une église de style roman fut tout d’abord élevée au XIIe s sur ce site. Puis, au fil du temps, elle subit de nombreuses transformations, des chapelles furent ajoutées, ce qui lui donne une forme un peu curieuse. Les vitraux les plus anciens sont ceux du transept sud, réalisés au XIVes, qui évoquent le meurtre de l’archevêque Thomas Becket en 1170. De chaque côté du chœur, deux vitraux plus récents mais remarquables du peintre préraphaélite Edward Burne-Jones (XIXe s). On admirera encore, pour ses extraordinaires couleurs et sa puissance d’évocation, le vitrail de saint Michel dans le transept nord, illustrant le saint et ses anges en plein combat avec un dragon. À voir encore : plusieurs tombeaux, le chœur de style gothique et l’élégante nef à nervures et clefs de voûte pendantes.
- Plus loin, dans le Peckwater Quadrangle, remarquez sur les murs, la liste des victoires en aviron.
- Ce college est également le seul à posséder sa galerie d’art, située de l’autre côté de la cathédrale.
- Magdalen College : Prononcez « Maodline ». Un des plus beaux colleges d’Oxford, dans un endroit particulièrement tranquille. Magdalen College possède le plus grand terrain de tous les colleges, avec sa promenade le long de la rivière, son parc avec des cerfs et biches en liberté, des cloîtres (celui du XVe s est d’une grande beauté) et trois cours (quads) avec de belles pelouses. Sa great tower (grande tour) du XVe s, qui domine l’entrée d’Oxford, est célèbre aussi pour le fameux May Moming. Chaque 1er mai, une chorale composée d’écoliers du Magadalen College School, ainsi que d’étudiants, chante du haut de la grande tour du college devant des milliers de personnes massées sur le pont en bas, qui viennent de toute l’Angleterre pour voir ce spectacle du May Morning. Cela ne dure que quelques minutes, de 6h à 6h12 précisément. Après quoi, les étudiants les plus fous (et surtout les plus saouls) sautent à l’eau et vont boire un petit coup. La chapelle abrite une copie de La Cène de Léonard de Vinci, ainsi qu’un magnifique jubé décoré de gargouilles portant chacune un instrument de musique différent.
- New College : Parmi les plus anciens colleges d’Oxford, ce fut le premier à être construit autour d’un quadrangle (cour intérieure) ; il fut fondé en 1379 pour combler les pertes humaines au sein du clergé pendant la grande peste. La chapelle présente un retable orné de statues de saints, dont celle de Lazare par sir Jacob Epstein (assez dérangeante), d’intéressants vitraux des XIVe et XVIlle s, ainsi qu’un portrait de saint Jacques, oeuvre du Greco. Le dining hall est un des plus grands réfectoires de tous les colleges, avec 200 couverts. Le jardin est fermé par les remparts du XIIe s de la ville d’Oxford (les seuls restants). Allez applaudir devant les marches de la butte dans le jardin et vous obtiendrez un étrange écho grinçant… Parmi les anciens élèves du college, l’acteur Hugh Grant. New College est également réputé pour sa chorale. Les cloîtres ont servi de lieu de tournage pour le quatrième film de Harry Potter. En sortant sur New College Lane, vous verrez, au n° 7, la maison où vécut Edmund Halley (oui, oui, celui qui a donné son nom à la comète) et où il eut son observatoire de 1703 à 1742. En passant le long du college par Queen’s Lane, levez la tête pour découvrir les amusants petits per-sonnages qui soutiennent la corniche. Enfin, vous pourrez admirer le pont des Soupirs, au croisement avec Catte Street, propriété d’un autre college.
- Christ Church College : Fondé en 1524, c’est le plus grand college de l’université d’Oxford, et le seul au monde à abriter une chapelle qui soit également une cathédrale. C’était le college de la noblesse ; il a formé 13 Premiers ministres de la couronne anglaise. Le philosophe John Locke, précurseur des Lumières, y fut professeur, de même que le mathématicien Charles Dodgson (le futur Lewis Carroll). Alice Liddell, à qui il racontait ses histoires, était la fille du doyen (dean), et Alice au pays des merveilles est grandement inspirée par Oxford. Christ Church est le plus visité des colleges, et l’on est accueilli par des gentlemen à chapeau melon. Voici un rapide tour du propriétaire :
- Sheldonian Theatre : Un des premiers ouvrages avec coupole de sir Christopher Wren. construit de 1664 à 1669 alors qu’il était professeur d’astronomie, et qui lui valut par la suite de nombreuses commandes, y compris Saint Paul Cathedra! à Londres. Dessiné sur le modèle du théâtre de Marcellus à Rome, ce qui explique son enceinte surmontée de bustes de style romain. Jolie vue sur Oxford depuis la coupole ; le plafond est constitué de 32 peintures à l’huile qui furent acheminées par barge depuis Londres et représente le ciel où la Vérité, alliée aux Arts et aux Sciences, triomphe contre l’Ignorance… Fidèle à sa vocation d’origine de salle de cérémonies – remises de diplômes, de titres honorifiques, etc. -, il sert également de salle de concerts.
Toutes les photos ici.
Situées sur la rive gauche de la Severn, Gloucester, héritière d’une cité romaine, s’enorgueillit de son immense cathédrale, mais poursuit une longue tradition industrielle dont témoigne le port fluvial
réhabilité.
Cathédrale (site) : L’édifice actuel est en grande partie le résultat des aménagements entrepris au 14e s. par l’abbé bénédictin Serlo, et par ses successeurs qui adoptèrent très vite le style Perpendicular, décorèrent transept et chœur grâce aux dons royaux ou à ceux des pèlerins qu’attirait en ces lieux le tombeau d’Édouard II, assassiné en 1327 au château de Berkeley. L’édifice fut agrandi au 15 s. quand la chapelle de la Vierge fut ajoutée. Dans la nef, les énormes colonnes romanes, rougies à la base par l’incendie de 1122, donnent une impression de force colossale. Plus à l’est, c’est l’élégance Perpendicular qui l’emporte: celle de la voûte du chœur, haute de 28 m, ou celle de l’étonnante verrière est, la plus grande fenêtre ornée de vitraux médiévaux, commémorant la bataille de Crécy, ou encore celle de la chapelle de la Vierge, merveilleusement lumineuse, datant d’environ 1500. L’effigie d’Édouard II, au nord du chœur, est protégée par un dais de pierre du 14 s. d’une grande finesse. Dans le grand cloître, la voûte en éventail du 14 s., la première de ce type, est d’une exceptionnelle richesse décorative, alors que le lavatorium évoque les rigueurs de la vie monastique. C’est de la salle capitulaire attenante que Guillaume le Conquérant aurait ordonné la réalisation du grand cadastre d’Angleterre (Domesday Survey). La tour, haute de 69 m, date du milieu du 15e s. Couronnée d’un parapet et de pinacles, elle se dresse avec grâce au-dessus de College Green, composé essentiellement de maisons du 18 s. ayant remplacé les anciens bâtiments monastiques. La porte Ste-Marie est un beau vestige médiéval.
Via Sacra : Cet itinéraire piétonnier balisé épouse plus ou moins le tracé des remparts romains enserrant la ville ancienne. Au-delà de Westgate St., il emprunte Berkeley St., puis longe les vestiges du monastère dominicain des Blackfriars, puis St Mary De Crypt Church, en partie normande, et les ruines du Greyfriars, monastère franciscain, avant de ramener à la cathédrale par College Court.
Balade au cœur de la vieille ville : Héritiers des rues romaines, les deux axes perpendiculaires (North puis
Southgate St. et West puis Eastgate St.), piétons, se croisent au centre de la vieille ville, au point appelé The Cross et marqué par la tour St-Michel, vestige d’une église disparue. Vous verrez quelques demeures remarquables, comme l’ancien logis de l’évêque Hooper, datant de la fin du Moyen Âge. Dans Southgate, la statue de l’empereur romain Nerva, œuvre d’Anthony Stones (1997), précède une belle maison à pans de bois (1560) où vécut Robert Raikes, pionnier du mouvement des « Écoles du dimanche » à la fin du 18e s.
Historic Docks : Les quinze entrepôts de brique de ce port fluvial du 19e s., récemment réhabilités à l’instar de nombreux anciens sites industriels d’Angleterre, ont permis de redonner vie à ce lieu désaffecté du centre-ville. Pubs, terrasses, appartements et galeries commerciales investissent désormais les abords des bassins.
C’est au 18 s. que Bath est devenue une station thermale à la mode où l’on se rendait autant pour se soigner que pour goûter aux plaisirs de la vie mondaine. Aujourd’hui, on vient dans ce qui est peut-être la plus belle ville d’Angleterre, non pour y faire une cure, mais pour y retrouver l’atmosphère de cette époque-là, admirer les élégantes demeures, construites avec la pierre locale couleur de miel et qui s’étagent sur les sept collines dominant l’Avon, ou bien encore pour mettre ses pas dans ceux de Jane Austen et de quelques-unes de ses héroïnes…
Un peu d’histoire
- Aquæ Sulis : Lorsque les Romains arrivent en Angleterre, Bath est déjà connue pour ses sources d’eau chaude, uniques dans le pays, jaillissant à 46,5 °C à un débit de 1’170’000 litres par jour. Les nouveaux maîtres font d’Aquæ Sulis la première “station thermale” d’Angleterre : ils y construisent des thermes, un temple et, sans doute, un gymnase ou un théâtre. Après leur départ, les Saxons s’emparent du lieu (6° s.) et y fondent une ville à l’intérieur du rempart romain, ainsi qu’une abbaye, près du temple, dans laquelle Edgar le Pacifique, premier roi de toute l’Angleterre, est couronné pour la deuxième fois en 973.
- Naissance d’une station : Les barons normands ruinent tant et si bien la ville que Jean de Tours (Jean
de Villule), médecin de Guillaume le Conquérant puis évêque de Wells en 1088, l’achète pour la somme dérisoire de 500 livres. Il fonde un vaste prieuré bénédictin, construit un palais, une maison d’hôte, de nouveaux bains, une école et encourage le traitement des malades. Son abbaye n’est jamais terminée, mais Bath devient alors une ville prospère grâce au négoce de la laine. Lors de la Dissolution, les moines vendent certaines parties de l’abbaye. En 1574, la reine Élisabeth Ire lance une souscription afin de restaurer l’édifice et l’hôpital St John et ainsi transformer une “ville sans saveur… en une ville toute de douceur”. En 1668, cependant, Samuel Pepys émet des doutes sur l’hygiène des thermes… ce qui n’empêche pas des foules entières d’imiter la royauté en venant y prendre les eaux. Au début du 18 s., Bath est une station thermale à la mode, mais ennuyeuse à mourir… jusqu’à ce que Richard Nash (1674-1761) prenne en main les destinées de la station en qualité de “maître de cérémonies”. - Le promoteur et les architectes : Sous la tutelle de Nash, Bath devient la ville la plus en vogue du pays. Reste à lui donner sa personnalité : ce sera le fait d’un certain Ralph Allen (1694-1764) qui s’y est installé en 1710 et a fait fortune en mettant sur pied un service postal très efficace. Il investit alors dans des carrières à Claverton et Combe Down où l’on extrait une belle pierre de couleur miel (la pierre de Bath) et envisage de construire une ville nouvelle. L’affaire est confiée à deux architectes, John Wood l’Aîné (1700-1754), obscur bâtisseur installé à Bath depuis 1728, et son fils John Wood le Jeune (1728-1781). S’inspirant du passé romain de la ville, ils édifient en bons disciples d’Andrea Palladio la cité néoclassique que nous admirons aujourd’hui, et à qui son unité et son harmonie valent d’avoir été inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.
A voir
- Roman Baths (site): Voici un exemple du talent avec lequel les Anglais savent animer un lieu historique et le rendre attrayant pour tous les publics, avec notamment des docu-fictions projetés sur les murs, qui mettent en scène la vie à l’époque romaine. Rançon du succès, le site est parfois proche de la saturation en haute saison. Enchâssé dans un noble bâtiment victorien, le complexe comprend les thermes romains ainsi qu’un musée consacré à Aquæ Sulis et présentant la cité romaine, à l’aide d’objets archéologiques découverts sur place. Le Grand Bain, un bassin d’eau chaude aujourd’hui à ciel ouvert et entouré d’une galerie à colonnade victorienne ornée d’effigies d’empereurs romains, et deux autres bains moins chauds constituaient le complexe thermal à l’époque romaine. Par la suite, un frigidarium, surplombant la source sacrée, fut construit à l’ouest, on aménagea des thermes à l’extrémité est et le frigidarium fut transformé en un bassin circulaire d’eau froide. Plus tard, les Normands construisirent le bain royal autour du réservoir que les Romains avaient bordé avec du plomb. C’est en 1727 que des ouvriers creusant un égout le long de Stall Street mirent au jour la tête en bronze doré de Minerve. Dès lors, des fouilles archéologiques furent entreprises et permirent de découvrir le temple, le complexe thermal et de nombreux objets (fronton du temple avec tête de Gorgonne, mosaïques, etc.)
- Bath Abbey (site) : L’édification de cette abbaye de style Perpendicular tardif fut entreprise en 1499 sur les vestiges d’une église fondée sous le roi Offa (757-796). Après la Dissolution puis remanié en 1864-1876 par George Gilbert Scott. À l’extérieur, cinq vitraux lancéolés sont encadrés par les arcs-boutants, des pinacles ciselés et un garde-fou ajouré et crénelé. La façade principale arbore une fenêtre de style Perpendicular, une porte du 17 s. et, sculptées dans la pierre, de grandes échelles que des anges descendent et remontent. À l’intérieur, la nef, le chœur et les étroits croisillons s’élèvent vers la voûte à nervures en éventail, œuvre de Robert et William Vertue.
- Pulteney Bridge : Ce pont inspiré du Ponte Vecchio, à Florence, fut conçu en 1769-1774 par Robert Adam. Les petites boutiques et pavillons à dômes qui le bordent de chaque côté lui donnent sa silhouette si particulière.
- The Circus : Cette place circulaire, bordée de maisons identiques et à laquelle on accède par trois rues équidistantes, est l’un des tout premiers projets de Wood l’Ainé, mais ne fut aménagée qu’en 1754. Les demeures aux façades mordorées sont ornées de colonnes jumelées. Leurs trois étages se terminent par une frise et une balustrade couronnée de glands. Sur la gauche, Brock Street a été aménagée par John Wood le Jeune en 1767.
- Royal Crescent : Cette place incurvée en demi-ellipse est devenue l’emblème de Bath. Il s’agit d’une “terrace” de 30 maisons aux façades monumentales, rythmées par 114 colonnes ioniques géantes s’élevant du premier étage à la balustrade. Ce chef-d’œuvre de John Wood le Jeune, aménagé entre 1767 et 1774, s’ouvre largement sur le vaste Victoria Park. La série à succès, La Chronique des Bridgerton (2020), basée sur les ouvrages de Julia Quinn, a été tournée en grande partie à Bath: le Royal Crescent apparaît souvent à l’écran.
Toutes les photos ici.
Les collines des Cotswolds sont particulières. Les chaumières, les murs en pierres sèches et, surtout, la pierre de couleur miel utilisée dans les bâtiments de la région confèrent une chaleur et une unité de caractère uniques aux villes, aux villages et à la campagne. Les moutons paissent à l’ombre des églises de campagne, les hameaux reculés somnolent sous le soleil. Prenez les Cotswolds au bon endroit, au bon moment, et vous pourriez presque imaginer que rien n’a changé ici depuis des centaines d’années.
Sauf que, bien sûr, c’est le cas. Malgré l’apparence de tranquillité naturelle, ce paysage, qui s’incline doucement des prairies basses de l’Oxfordshire jusqu’au spectaculaire “Cotswold Edge”, un escarpement surplombant la Severn et la vallée d’Evesham, a été géré de manière intensive pendant des siècles. Situés au cœur du sud de l’Angleterre, formant un quadrilatère approximatif entre Oxford, Stratford-upon-Avon, Cheltenham et Bath, les Cotswolds se sont d’abord enrichis grâce au commerce de la laine : la race locale de mouton, à la crinière hirsute caractéristique, est connue sous le nom de “Lion des Cotswolds”.
Au début du XVIIe siècle, l’argent du textile coulait à flots et les Cotswolds bénéficiaient de l’attention de riches marchands. Le paysage est encore caractérisé par les grandes “églises de la laine” qu’ils ont financées et les manoirs et auberges qu’ils ont construits dans le style jacobéen de l’époque – hauts pignons, fenêtres à meneaux, hauts faisceaux de cheminées et tout le reste, le tout construit avec la pierre calcaire jaune et riche des Cotswolds.
COT’S WOLDS ?
Les “Wolds” – un mot du vieil anglais désignant les hautes terres vallonnées – ne sont pas l’apanage des Cotswolds : le Lincolnshire et le Yorkshire ont les leurs. L’origine du mot “cot” est plus délicate à déterminer. Certains affirment qu’elle est liée à un fermier saxon nommé Cot ou Cod, qui s’était installé près de la source de la rivière Windrush. Une autre hypothèse consiste à utiliser le terme “cot” en vieil anglais, apparenté à “cottage”, qui désigne une simple habitation rurale. Peut-être les Cotswolds doivent-ils leur nom aux abris en pierre construits sur les vallons par les fermiers anglo-saxons pour eux-mêmes et/ou leurs moutons ? Personne ne le sait vraiment.
La deuxième phase de prospérité a eu lieu à notre époque. Le tourisme, accompagné d’une hausse tout aussi importante des prix de l’immobilier, les riches étrangers cherchant à s’approprier le cliché de l’intemporalité rurale des Cotswolds, a tout changé. Aujourd’hui, sur les 150 000 personnes qui vivent dans la zone protégée des Cotswolds, 73 % font la navette pour aller travailler à l’extérieur. Pour la première fois, l’agriculture n’est plus rentable pour beaucoup. L’industrie du patrimoine a pris le relais, commercialisant impitoyablement la région par le biais d’une imagerie surannée et attirant les visiteurs dans un vieux circuit de demeures seigneuriales et de jardins, de salons de thé et d'”attractions pour les visiteurs”. En conséquence, une bonne quantité d’argent circule dans l’économie des Cotswolds, alimentant un secteur des services en plein essor, mais contribuant également à maintenir en vie des savoir-faire traditionnels tels que la pose de chaume et la construction de murs en pierres sèche.