Après une nuit des plus tranquilles à Obergesteln (dans la vallée de Conches) nous prenons la route du col du Grimsel qui est encore ouvert en ce mois de novembre. C’est certainement le dernier weekend de l’année où il est possible d’y aller. La semaine prochaine de la neige est annoncée à basse altitude.
Ce matin il fait froid mais le soleil brille. C’est l’essentiel. Nous laissons la voiture au col et pendant les 10 premières minutes, on suit la route asphaltée allant à l’Oberaarsee. Puis on emprunte le sentier qui s’élève sur la gauche (panneau qui indique “Husegghütte” et “Sidelhorn”).
Le terrain se compose de grosses dalles lisses de granite, conséquence de la présence d’anciens gigantesques glaciers. Un petit vallon est tapissé de plaques de mousse d’une couleur verte incroyablement saturée. La montée est assez raide jusqu’à l’arrivée à la Husegghütte (50 min. depuis le bas), qui est fermée aujourd’hui. Sur la bosse où est érigée la cabane, on jouit d’un magnifique paysage. A l’ouest se dévoilent les glaciers (Oberaargletscher, Unteraargletscher) et sommets (Lauteraarhorn, Schreckhorn, Finsteraarhorn, tous des “4000”) des Alpes Bernoises. Plusieurs lacs artificiels captent l’eau de ces glaciers. A l’est, on voit des montagnes situées dans le canton d’Uri, comme les pointes des Gärstenhörner, juste au-dessus de la route du col, et une montagne très belle, dominant les autres, le Galenstock (3585m).
On remonte ensuite le dos du Sidelhorn, d’abord assez facilement sur une belle ligne épousant les crêtes inférieures de la montagne. Mais après 1h30 de marche, il s’agit d’escalader le tas de cailloux qui forme les dernières hauteurs du Sidelhorn, en s’aidant parfois des mains pour passer les plus gros blocs. Un sentier est aménagé tant bien que mal là au milieu. La croix qui trône au sommet est atteinte en 1h50, pauses non comprises.
Quand nous arrivons au sommet il y a déjà quelques personnes assises sur les rochers. Mais comme le sommet est plutôt une sorte de “plateforme” il n’y a pas trop de problème. Nous profitons de la vue incroyable que l’on a ici.
Nous ne restons toutefois pas très longtemps au sommet parce que nous avons envie d’aller jusqu’à l’Oberaarsee et nous ne voulons pas rentrer trop tard …
Nous entamons la descente de l’autre côté. Les 20 minutes vers le col Triebtenseelicke se déroulent à travers des blocs disposés chaotiquement et encore plus gros que sur l’autre versant. Le problème principal est de trouver des pierres stables et de devoir faire des acrobaties pour franchir un palier plus haut que les autres. Mais la pente n’est pas dangereuse et la direction à suivre évidente.
La descente vers le lac Triebtenseewli est facile en comparaison de la descente sous le sommet. Quand nous arrivons au bord du lac, on constate qu’il commence à geler en surface.
Il y avait un peu de monde au sommet. Mais ici au bord du petit lac on est quasiment tous seuls.
Nous prenons la direction de l’Oberaasee en suivant la “route” qui passe dans le vallon entre le Bäregg et le Gross Sidelhorn. Après une trentaine de minutes nous arrivons au petit col dominant le lac. En bas nous voyons maintenant bien le barrage et apercevons aussi le Berghaus Oberaar.
C’est le moment idéal pour pique-niquer assis dans l’herbe sèche face au lac et à l’Oberaargletscher au bout du lac. C’est d’ailleurs sur le front du glacier que l’Aar prend sa source.
Avant de revenir au col du Grimsel, nous descendons jusque sur le barrage. Nous sommes seuls ! Le rêve… En été cela auraient certainement été complétement différent parce qu’il est possible d’arriver ici soit en téléphérique, soit en voiture. Aujourd’hui le téléphérique ne fonctionne pas et la route est fermée…
Le retour à notre point de départ se fait en grande partie sur la “route panoramique de l’Oberaar”. Plus on avance en direction du col, plus le Grimselsee se laisse voir. Nous commençons aussi à revoir le Schreckhorn et les glaciers qui s’étendent à son pied.
A l’intersection avec le chemin qui arrive du Triebtenseewli nous quittons la route pour descendre à gauche sur un chemin bien aménagé qui à l’avantage de nous faire passer de l’autre côté des câbles du téléphérique et de donner une meilleure vue sur le fond de la vallée et du Grimselsee.
A la station intermédiaire du téléphérique nous retrouvons la route. Nous la suivons jusqu’au col où nous avons laissé la voiture ce matin.
Une magnifique journée en assez haute montagne. C’est en faite la randonnée la plus haute que nous ayons faite cette année. C’est incroyable que nous ayons pu la faire presque à mi-novembre.
Toutes les photos ici.
carte interactive de la région
altitude de départ: 2165 m
altitude d’arrivée: 2165 m
altitude minimale: 2160 m
altitude maximale: 2764 m
dénivelé positif: +885 m
dénivelé négatif: -885 m
temps de parcours: 5 h 30
distance totale: 12810 m
Inventaire des transports de montagne en été
Le barrage à arches de Spitallamm mesure 114 mètres en hauteur et 258 en longueur. Il garde les immenses eaux turquoises du lac de Grimsel: environ 95 million de mètres cubes d’eau sont accumulés derrière cette structure imposante. Le lac Grimsel avec son volume et ses 5,3 kilomètres de longueur constitue le plus grand réservoir dans la zone du Grimsel. Depuis la création de la société des Forces motrices de l’Oberhasli SA (KWO) en 1925 un système complexe de centrale électrique fut construit, avec onze centrales électriques et huit bassins de retenue. La KWO produit chaque année environ 2350 gigawatt-heures d’électricité, qui correspond à 7% de la production de toutes les centrales électriques en Suisse. Cette énergie couvre la consommation annuelle d’électricité d’environ un million d’habitants.