Après notre longue balade en vélo à travers les collines de l’Emmental, nous avons décidé de nous “reposer” et de partir à la découverte des ponts en bois couverts de la région.
Sur les quelques 300 ponts couverts en bois que compte aujourd’hui la Suisse, un tiers se trouve dans le canton de Berne et, parmi eux, un tiers (33) se trouve dans l’Emmental. Un itinéraire pédestre est même dédié à la découverte de 18 ponts : le Holzbrücken-Weg !
Carte des ponts vu ces deux jours (des informations sur les ponts et des photos sont disponibles en cliquant sur l’icône du pont) :
Avec les deux ponts vu hier pendant notre tour en vélo (Gohlhausbrücke à Lützenflüh et Schüpbach-Brücke à Schüpbach), nous allons en voir 14 tout au long de notre petit périple …
Après le petit déjeuner à l’hôtel, nous sortons nous promener un petit peu dans la ville de Langnau. Puis nous prenons la voiture pour aller en direction de Trubschachen. En chemin nous passons par
- Moos-Brücke
- Ramseren-Brücke
- Krümpel-Brücke
Un peu plus loin que Trubschachen, en direction de l’Entlebuch se trouve le quatrième pont de la journée
- Steinbach-Brücke
Nous n’irons pas plus loin dans cette vallée. Nous revenons en arrière. Avant de reprendre la route de Langnau, nous faisons encore un petit détour par Trub et les deux ponts sur le chemin :
- Öli-Brücke
- Sidelen-Brücke
Nous en profitons de cette découverte des ponts en bois pour aller faire un petit tour dans le village de Trub (élu plus beau village de Suisse ne 2019 !)
Nous reprenons ensuite la direction de Schüpbach pour remonter la vallée de l’Emme jusqu’à Heidbühl. Sur la route nous allons voir sept ponts :
- Bubenei-Brücke
- Aeschau-Brücke
- Horben-Brücke
- Dieboldswil-Brücke
- Dörfli-Brücke
- Buchschachen-Brücke
- Geissbach-Brücke
Depuis Heidbühl, nous revenons un petit peu en arrière jusqu’à Eggiwil. Nous nous arrêtons un moment dans ce village pour aller notamment l’église.
Sur la route de notre prochaine étape (l’église de Würzbrunnen) nous avons la surprise de voir, dans un champ un peu avant Röthenbach, un tournoi de hornuss ! Nous nous arrêtons un moment pour profiter du spectacle. C’est la première fois que je vois pratiquer ce sport national en direct. Un joueur de la seule équipe romande, celle de Tramelan, est tout content de nous expliquer les règles de base de ce sport. Super intéressant …
L’église de Würzbrunnen est une ancienne église de pèlerinage dédiée à saint Étienne. Elle a été construite dans la première moitié du 12e siècle. Après un incendie à la fin du 15e siècle, elle a été transformée et a reçu un nouvel aménagement. Isolée sur une prairie, elle est entourée d’un mur de paroisse. L’extérieur et l’intérieur sont ornés de belles peintures murales datant du 15ème siècle. Les slogans et la décoration ornementale dynamique sur les murs de l’intérieur datent du 18ème siècle.
Après cette halte à l’église, nous continuons en direction du “col” à côté de Chuderhüsi avant de redescendre en direction de Bowil.
Puis nous prenons la direction de Signau où nous faisons un petit arrêt avant d’aller voir le dernier pont en bois de la journée
- Brunnmatt-Brücke
Le retour à la maison se fait en repassant par Lützenflüh et Burgdorf.
Toutes les photos ici.
Sur les 342 ponts couverts, saisis dans le produit swissBUILDINGS3D, presque un tiers (110) se trouvent dans le canton de Berne.
Ces ponts, souvent construits en colombages, ont été couverts par un toit afin de protéger les poutres porteuses en bois contre les intempéries.
Certains de ces ponts couverts sont des monuments historiques, comme le plus vieux pont couvert d’Europe, le pont de la Chapelle de Lucerne, construit au 14e siècle.
Holzbrücken-Weg (en allemand)
carte des ponts du Holzbrücken-Weg (en rouge)
L‘église de Würzbrunnen est mentionnée pour la première fois en 1148 dans une lettre du pape Eugène III. Cette église a vraisemblablement environ 1’000 ans d’existence. Elle appartenait au couvent clunisien de Rüeggisberg et était desservie par deux moines. Ceux-ci demeuraient dans le petit prieuré de Röthenbach, proche de Würzbrunnen. La première église de Würzbrunnen fut une petite église en bois. La chose la plus sûre est que, selon la lettre du pape Eugène III, en 1148, cette église de Würzbrunnen et le petit prieuré de Röthenbach étaient attribués à Rüeggisberg. L’église de Würzbrunnen est devenue célèbre en raison des films tirés des oeuvres de J. Gotthelf par Franz Schnyder. L’église de Würzbrunnen est donc une antique église de pèlerinage. Elle est dédiée à saint Etienne et aussi à saint Wolfgang. L’édifice actuel est de style gothique tardif, faisant suite à l’église plus ancienne entièrement en bois. L’édifice fut détruit par un incendie en 1494 et reconstruite ainsi qu’on la trouve actuellement. L’intérieur fut décoré en 1779 avec des décors baroques et avec de nombreux versets bibliques peints. L’orgue: voici un instrument dans la parfaite tradition des orgues domestiques bernois de l’Emmental. Il a été probablement construit par le facteur Peter Schärer, en 1785. Il a été restauré en 1981 par la Manufacture bernoise Wälti. Peter Schärer est un facteur d’orgues emmentalois de Sumiswald.
Le hornuss
Pour chasser les esprits, on avait coutume autrefois de lancer des bûches enflammées de la montagne vers la vallée. Il semblerait que le hornuss soit né de cette tradition ancestrale : un jeu d’équipe pratiqué par toutes les classes d’âge, sans distinction sociale ou sociétale.
Déroulement du jeu : Le jeu consiste, pour l’équipe attaquante, à lancer le « Nouss » (une sorte de palet) le plus loin possible dans le camp adverse. L’équipe adverse quant à elle essaie de l’intercepter dans sa course le plus tôt possible à l’aide d’une sorte de grosse palette. Le plus souvent, on joue deux manches au cours desquelles chaque équipe attaque une fois et défend une fois. Par manche, chaque joueur a deux fois trois essais. Un match n’a pas de durée fixe, les deux manches durent en général de trois à quatre heures. L’équipe ayant le moins de points gagne ; cela veut dire que c’est elle qui aura intercepté le plus de palets. Pour les championnats suisses ainsi que dans certaines fêtes, on évaluera chaque coup en plus de l’équipe.
Le hornuss était à l’origine un disque en bois ou en corne qui était lancé en l’air. Il existe plusieurs explications au terme hornuss. Mais elles se réfèrent toutes au son bourdonnant du « Nouss » (le frelon). Des mesures de l’institut biomécanique de l’EPF Zurich ont révélé que le hornuss lancé à une vitesse de 85 m/s (306 km/h) atteint une hauteur de 50 à 70 mètres et une portée de 330 mètres.
Une compétition : A l’origine, l’équipe perdante devait payer le casse-croûte après le match. Aujourd’hui en revanche, on conclut des paris sur le déroulement du jeu, les mises se situant entre 50 et 100 francs par match. Les paris sont aussi courants pour les matchs amicaux. Et il n’est pas rare que des joueurs de même niveau parient une bière sur le nombre de points.
Histoire : Au début, c’était surtout de jeunes paysans célibataires qui jouaient au hornuss. Ils se retrouvaient à la fin de l’été ou à l’automne pour jouer contre des paysans d’autres villages sur des champs fraîchement moissonnés. Il semblerait que de telles manifestations servaient à mesurer la force des joueurs, mais également de régler les conflits entre les différents villages. Malgré des tentatives de conciliation, il semblerait qu’il n’était pas rare que la fin d’un match débouche sur des bagarres. On trouve les premiers écrits concernant le hornuss dans des registres paroissiaux des 16e et 17e siècles, le premier match connu a eu lieu en 1655 à Trub. La fin du 19e siècle vit la création d’une association et la mise en place d’un règlement. L’association fédérale de hornuss (Eidgenössischer Hornusserverband) a été fondée en 1902. L’association et ses délégations régionales organisent le championnat des différentes ligues, la fête fédérale de hornuss qui a lieu tous les trois ans, les tournois lors de la fête fédérale de lutte et des jeux alpestres ainsi que différentes manifestations.